Dans cet article, je vous explique ma méthode pas à pas pour corriger son roman et vous fournis en fin d’article un modèle de tableau de scènes à télécharger. Bonnes corrections !
Avant tout, je préfère clarifier ce que j’entends par correction.
Les étapes de l’écriture d’un livre selon moi sont :
Je parle donc ici de la correction du premier jet qui est la plus conséquente. Si vous vous faites relire par des proches ou connaissances (ce que je conseille très fortement), les modifications à apporter seront généralement des compromis entre les avis de vos relecteurs, votre avis personnel, et les corrections de cet article. C’est parti !
Le cœur de votre livre, c’est votre univers, vos personnages, votre histoire. Les fautes, le style … peuvent attendre la phase finale de la correction car vous allez sûrement modifier une grande partie de votre contenu pour élaborer votre V2.
Lorsque j’ai écrit mon premier roman, j’avais préparé mon roman de A à Z ! et pourtant j’ai réécrit quasiment tout mon livre, à part certaines scènes d’actions et de dialogues. Pourquoi ?
Comment je m’en suis rendu compte ? En me relisant, en lisant beaucoup, et surtout en me faisant relire par un « alpha-lecteur » qui a relevé les incohérences et les incompréhensions de mon texte. Si vous débutez, je ne recommande pas forcément l’alpha-lecteur : votre livre est si inachevé à ce stade qu’il peut avoir du mal à vous relire !
Une option plutôt fréquente est de relire tout votre texte, dans l’ordre, et de corriger les scènes au fur et à mesure.
Vous vous placez ici dans le point de vue du lecteur. C’est parfait pour avoir le rendu final, cependant cela peut être difficile si vous débutez et avez plusieurs intrigues entremêlées : vérifier la cohérence, la personnalité des personnages … sera un plus difficile !
Mon conseil dans ce cas serait de corriger par arc narratif.
Je recommande ce puissant outil aux débutants et aux intrigues complexes et entremêlées. Surlignez ou copiez collez à part toutes les scènes relatives à tel personnage, tel arc narratif, telle relation qui évolue …
A titre d’exemple, voici comment j’ai procédé :
Après, tout dépend de votre histoire ! Mais j’ai beaucoup aimé procéder ainsi. Ne pas oublier néanmoins de cocher les scènes corrigées pour éviter de se perdre ou d’en oublier ! Je l’ai souvent fait via le tableau de scènes de mon roman.
Petit bémol : relire chaque intrigue depuis le début peut être un peu difficile pour le moral. Personnellement, les premiers chapitres de mon roman piquaient les yeux tellement ils étaient mal écrits, on y voyait tous les tics des débutant.e.s ! C’est normal et cela permet de voir que l’on a progressé 🙂
Parfois, j’ai vraiment eu l’impression que je ne donnais pas assez d’éléments sur les relations entre mes personnages. En particulier quand la relation est particulière (évolution, histoire d’amour, etc.). J’ai donc ajouté de temps en temps des éléments :
J’ai également glissé les infos que j’avais oublié de mettre sur mon univers :
Sûrement. J’avais vu qu’un auteur recommandait de retirer 10% de son roman. Sans être aussi radical, on peut néanmoins se demander, pour chaque scène, si elle est vraiment utile et ne pourrait pas être fusionnée avec une autre.
D’autre part, en me faisant relire, j’ai découvert un côté pervers du show don’t tell que je pratique religieusement (j’en parle dans Comment écrire un roman : le premier jet). C’est que balancer son lecteur dans un récit où il ne comprend rien peut le perdre ! Mes premiers bêta lecteurs me disaient « c’est quoi un transparole ? » « j’ai pas compris« , etc.
J’en concluerais qu’il faut bien doser les informations que vous donnez. Pas trop de nouveaux personnages, technologies, objets … d’un coup. Vous avez tout votre roman pour lui faire découvrir ce que vous avez imaginé, prenez votre temps !
Comment doser les descriptions, actions … dans un roman ? Ce n’est pas facile et peut faire la différence entre un livre que l’on aime et l’un que l’on déteste !
Si vous avez créé un tableau de scènes (voir Comment créer un tableau de scènes pour son roman), vous disposez déjà de la liste de toutes les scènes. Sinon, vous pouvez le remplir après coup grâce à mon modèle ci-dessous. Pour vérifier le dosage, vous pouvez rajouter une colonne Description et une Présentation personnage/pensées pour voir s’ils ne sont pas trop fréquents. Idem si vous voulez vérifier le dosage d’un élément en particulier, comme votre fil rouge, les scènes d’action, etc.
Si vous n’avez pas de tableau de scènes, vous pouvez surligner ces passages dans votre roman, pour le faire à l’œil !
Selon que vous ayez choisi la correction par arc narratif, ou linéaire, se faire un planning de corrections est plutôt conseillé. En particulier pour se motiver, car la correction n’est pas la partie la plus facile … j’ai largement préféré l’écriture ! Egalement pour voir votre avancement.
J’ai beaucoup apprécié de me mettre des objectifs par semaine : corriger la moitié de l’intrigue Machin, écrire la scène Truc … cela m’a beaucoup aidée à progresser !
Imprimer mon tableau de scènes et cocher les scènes corrigées au fur et à mesure me permettait également de visualiser le travail restant.
Mon Bullet Journal m’a également bien servi pour garder trace de mes objectifs généraux et hebdomadaires et les insérer dans mes semaines bien remplies !
Si vous avez un peu de place chez vous, je vous recommande grandement les supports visuels ! Dès que j’ai eu un bureau, je l’ai envahi de post-it, pense-bête (les couleurs des uniformes de mes soldats par ex, ou les traits de caractère de mes personnages), todolists ou éléments à garder en mémoire… Cela m’aide beaucoup de pouvoir trouver la réponse à chacune de mes questions en levant le nez, et d’apercevoir de temps en temps une info que j’avais oubliée.
Si vous n’avez pas trop la place, vous pouvez faire pareil avec le bureau de votre PC !
Tout perfectionniste que l’on est, on ne peut pas corriger son roman à l’infini, le relire encore et encore. A un moment, il faut savoir dire stop. Mon conseil ? Donnez-vous une deadline.
Et prévenez vos bêta-lecteurs que vous envoyez le récit à cette deadline. Cela devrait vous stimuler sans non plus vous mettre une pression énorme : personnellement j’avais mis ma deadline au 1er mai pour un récit achevé début janvier.
Je te renvoie ici : La motivation pour écrire ne sert à rien !
Les communautés d’écrivains en ligne vous permettent de :
Les membres de J’écris un Roman accèdent à une communauté leur permettant de relire leurs extraits, de poser leurs questions, d’écrire ensemble …
Attention toutefois : si vous participez à des communautés non sécurisées (groupes Facebook, forums…) pensez à protéger votre manuscrit avant d’en envoyer des extraits !
Hé oui, je n’en ai pas parlé ! Pour moi, corriger son roman est avant tout un travail de fond. Le style se crée pas à pas, lors de l’écriture et des corrections. Et il est inutile de corriger le style d’une scène que vous n’allez finalement pas garder ! Donc commencez par le fond, faites des exercices pour améliorer votre style d’écriture … et ça viendra tout seul 🙂
Pour mes premiers romans, j’ai également demandé à mes proches de me relire. Mais ce qui est important ici est que d’entrée de jeu, j’avais la deadline de la fin de ma correction, et mes proches étaient au courant. Impossible de me défiler ! Un boost supplémentaire pour ma motivation puisque cela me donnait l’occasion de leur donner des nouvelles, parler du livre …
Idem avec la communauté NaNoWriMo de ma ville, avec qui nous nous retrouvons régulièrement pour écrire, et qui me donnait donc l’occasion de parler de mes corrections et difficultés.
Conclusion : ne restez pas seul face à votre roman !
Pour aller plus loin :
Faire relire son roman ou ses extraits en 4 conseils
Scrivener, le meilleur logiciel pour écrire un roman + tutoriel