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4 biais cognitifs qui t’empêchent d’écrire et comment les déjouer

Tu te poses devant ton clavier, bien décidé à avancer sur ton roman. Mais, très vite, une petite voix dans ta tête commence à murmurer : “Ça ne va jamais marcher, pourquoi continuer ?” ou tu te rappelles que l’objectif est d’écrire 800 mots, sinon ton objectif de la semaine est foutu… Cette voix, c’est ton cerveau et ses biais cognitifs. Ces biais peuvent être de véritables obstacles quand on cherche à écrire de façon régulière et efficace. Dans cet article, on va explorer quatre biais cognitifs majeurs qui t’empêchent d’écrire, et surtout, comment les surmonter pour enfin avancer sereinement dans ton projet.

1. Le raisonnement dichotomique : Soit j’écris 5 000 mots par jour, soit je ne fais rien pendant six mois

Le raisonnement dichotomique, c’est la pensée du “tout ou rien”. Si tu te retrouves souvent à penser que tu dois écrire une énorme quantité de mots par jour ou alors ne rien faire du tout, alors tu es probablement sous l’emprise de ce biais. En gros, ton cerveau a du mal à accepter la nuance, la progression graduelle. Il ne te laisse pas la possibilité d’avancer à petits pas.

Prenons l’exemple de Laura, une auteure en herbe (les prénoms sont fictifs, mais les exemples bien réels !). Elle a attaqué la dernière rentrée en s’imposant d’écrire 1 000 mots chaque jour. Quand elle n’atteignait pas ce chiffre magique, elle se disait qu’elle avait raté son objectif, ça la déprimait et pouvait l’empêcher d’écrire pendant des semaines. Son roman ? Il n’avançait évidemment jamais.

Ce qui est important ici, c’est de comprendre qu’écrire un roman n’est pas un sprint, mais un marathon. Il est crucial de réduire tes attentes pour te rendre la tâche plus gérable et accessible. Si tu t’imposes une tâche monumentale comme écrire 5 000 mots par jour, tu vas t’épuiser, t’auto-saboter et perdre toute motivation.

Comment déjouer ce biais ?

Commence par t’accorder le droit de ne pas être parfait.e. Écris 300 mots, puis 500, ou même 1 000 si tu en as l’énergie. Mais sache que, même si tu n’écris que 100 mots en une semaine, c’est un pas vers la fin de ton roman. La constance est plus puissante que la performance extrême. La nuance, c’est accepter que tous les jours ne seront pas égaux. Parfois, tu seras très productif, d’autres jours non, et c’est ok. Le plus important, c’est de continuer.

Petit exo :

Fixe-toi un objectif hebdomadaire de mots minimum, mais bas (genre 200 ou 300). Et si tu le dépasses, super ! Sinon, c’est quand même une victoire. L’essentiel, c’est d’écrire régulièrement, même un peu.

2. La surgénéralisation : J’ai reçu un refus, donc je ne recevrai que ça, ma carrière d’auteur est foutue…

Qui n’a jamais ressenti cette déprime après avoir reçu une réponse négative d’un éditeur ou d’un concours littéraire ? Ce biais de surgénéralisation te pousse à croire qu’un seul événement négatif (un refus, une critique) est une preuve que toute ta carrière est vouée à l’échec. Ton cerveau tire une conclusion globale et catastrophique à partir d’une expérience isolée.

Prenons l’exemple d’un membre de J’écris un Roman qui avait envoyé son manuscrit à trois maisons d’édition. Après avoir reçu trois refus, il a commencé à se dire : “Si trois éditeurs n’en veulent pas, c’est que mon roman est nul, je ne serai jamais publié.” Pourtant, si on observe bien la carrière de beaucoup d’auteurs célèbres, on voit que le chemin est souvent pavé de refus. J.K. Rowling s’est fait refuser “Harry Potter” une douzaine de fois avant qu’un éditeur lui donne une chance.

Comment déjouer ce biais ?

La clé, c’est de prendre du recul. Un refus ne veut pas dire que ton travail est mauvais, ni que ta carrière est finie. Cela peut simplement signifier que ton roman ne correspondait pas aux attentes de cet éditeur à ce moment-là. Un refus est une occasion de réajuster ton approche, mais certainement pas un jugement final sur tes capacités d’écrivain.

Petit exo :

Au lieu de te focaliser sur le refus, cherche des éléments constructifs. Si tu as la chance d’avoir reçu un retour détaillé, prends-le comme des outils pour améliorer ton texte. Si tu n’en as pas, continue à croire en ton projet. Envoie ton manuscrit ailleurs. Une idée qui a eu du succès un jour a souvent rencontré de la résistance avant d’être acceptée.

Et son ami le biais de négativité : Ce chapitre est nul, donc mon roman est bon pour la poubelle

Le biais de négativité est cette tendance à accorder plus de poids aux éléments négatifs qu’aux positifs. En tant qu’écrivain, cela se traduit souvent par une focalisation excessive sur les défauts de ton texte. Tu trouves qu’un passage ne fonctionne pas, et tout de suite, tu te dis que ton projet entier est un échec monumental.

Je me souviens d’une membre de l’école d’écriture qui venait de commencer la réécriture de son roman. Au lieu de se concentrer sur l’histoire (ce qui est primordial quand on commence à réécrire son roman) elle bloquait sur le style des premiers chapitres. Plutôt que de se dire : “Bon, ce passage n’est pas top, je vais l’améliorer”, c’est plus facile de se dire “Mon roman est nul, je suis incapable d’écrire quoi que ce soit de bien”. (Notre cerveau serait ravi d’abandonner, ça lui économiserait de l’énergie !) Pourtant, notre membre avait oublié que les chapitres précédents étaient bien ficelés et qu’elle avait déjà avancé de façon solide dans son histoire…

Comment déjouer ce biais ?

Premièrement, il est important de te rappeler tes réussites. Si tu trouves un passage médiocre, c’est normal. Aucun premier jet n’est parfait. En fait, la majorité des romans que tu lis ont été réécrits plusieurs fois avant d’atteindre leur forme finale. Le but est de réajuster, pas de jeter l’ensemble du projet.

Petit exo :

Prends quelques minutes pour relire un passage de ton roman dont tu es fier.e. Cela te rappellera que tu es capable d’écrire de belles choses. Ensuite, aborde les chapitres qui te déplaisent comme un puzzle à retravailler, et non comme une défaite totale.

3. Le raisonnement émotionnel : Je me sens nul en me relisant, donc c’est nul

Tu as sans doute déjà ressenti cette sensation : tu relis une partie de ton manuscrit et tu te sens vraiment nul. Et parce que tu te sens nul, tu conclus que ce que tu as écrit est forcément mauvais. C’est un exemple parfait du raisonnement émotionnel : tu bases la qualité de ton travail sur tes émotions du moment.

Prenons un autre membre de TerminAuteur, la communauté de J’écris un Roman, en pleine écriture du premier jet de son roman. Un jour, après une longue journée de boulot épuisante, il se sent fatigué, démoralisé, et en relisant son travail, il se dit : “Tout est nul, je ne suis pas fait pour ça”. En réalité, son sentiment de nullité est plus lié à son état émotionnel du moment qu’à la qualité de son écriture.

Comment déjouer ce biais ?

Il faut séparer tes émotions de ton jugement. Juste parce que tu te sens mal un jour donné ne veut pas dire que ton travail est mauvais. Tes émotions peuvent être influencées par plein d’autres facteurs extérieurs : ta fatigue, ton stress, tes attentes.

Petit exo :

Si tu te sens particulièrement mal en relisant un passage, ne prends aucune décision hâtive. Repose ton texte quelques jours, puis relis-le avec un regard plus détaché. Tu seras peut-être surpris de voir que ce passage, que tu pensais affreux, est en fait bien meilleur que tu ne le croyais.

4. La fausse obligation : J’ai dit que j’écrirai ce roman en six mois et le publierai chez Youpi Éditions. Si je ne le fais pas, tout est foutu !

Ah, les fameuses deadlines auto-imposées. Le biais de la fausse obligation consiste à croire que si tu ne respectes pas tes propres promesses (souvent très ambitieuses), tout est perdu. Tu te crées une pression énorme et irréaliste en pensant que tu dois absolument atteindre tel objectif à tel moment, sinon c’est la catastrophe.

Prenons l’exemple d’une auteure que j’ai croisée il y a quelques mois. Elle s’est promis de terminer son roman en six mois et de le soumettre à une maison d’édition spécifique avant une certaine date. Mais les imprévus de la vie l’ont ralentie. Plutôt que de s’adapter à la situation, elle se dit que si elle ne termine pas dans les temps, c’est fini, son rêve d’être publiée est mort. Cette pression est souvent contre-productive, elle bloque la créativité et la motivation.

Comment déjouer ce biais ?

La première étape, c’est d’accepter que les délais changent et que la vie est pleine d’imprévus. Ne te mets pas la pression avec des objectifs trop rigides. Si tu ne termines pas ton roman en six mois, ce n’est pas grave ! L’écriture est un processus qui prend du temps. Parfois plus que ce qu’on avait imaginé.

Petit exo

Rappelle-toi que ton objectif principal, c’est d’écrire un roman qui te plaît, pas juste de respecter une date butoir. Donne-toi des objectifs flexibles et laisse-toi de la marge pour les ajuster en fonction de tes besoins et des aléas de la vie.


Pour conclure, ton cerveau peut être ton meilleur allié comme ton pire ennemi dans ton parcours d’écriture. Les biais cognitifs comme le raisonnement dichotomique, la surgénéralisation, le biais de négativité, le raisonnement émotionnel, et la fausse obligation sont des pièges dans lesquels on tombe tous à un moment ou à un autre. L’important, c’est d’en avoir conscience et de les déjouer avec des stratégies adaptées.

L’écriture est une aventure, parfois semée d’embûches, mais chaque petit pas compte. Alors, relâche la pression, fais preuve de bienveillance envers toi-même, et continue d’avancer. Tu es capable de finir ton roman, à ton rythme, sans te laisser bloquer par les pièges de ton esprit !

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