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Hello Tiphaine alias Tiphs ! Tu as la particularité d’être à la fois autrice et illustratrice : peux-tu nous en dire plus ?

Je suis donc Tiphaine alias Tiphs, comme tu l’as dit je suis illustratrice et autrice, principalement illustratrice. J’ai commencé par ça, je fais principalement des illustrations de couvertures de romans,  des cartes etc. dans le milieu éditorial – pas de magazines, d’illustrations de tatouage…

Le parcours de Tiphs et ses études pour devenir illustratrice et créer des couvertures de romans

Depuis combien de temps es-tu illustratrice ?

J’ai commencé vraiment à me mettre dans le dessin en 2012. J’ai été diplômée de mon école en 2011 mais c’était une école de graphisme publicitaire. Donc ça collait avec la partie graphisme, qui me permet de faire des maquettes etc, pas du tout avec la partie illustration qui était en fait celle qui me plaisait le plus. Donc j’ai laissé tomber la publicité en disant : voilà, je vais dessiner !

Finalement tu es autodidacte sur l’illustration ?

Je suis principalement autodidacte, à savoir que pendant mon école j’ai appris les bases, donc on a fait du croquis, de la nature morte, de la gouache …  mais ça restait très basique.  On a vraiment appris tout ce qui était Photoshop, digital. Quand je suis partie de mon école et qu’en fait je me suis rendu compte que j’avais un peu appris à dessiner, mais pas des masses, je me suis demandé ce que je pouvais faire de tout ça sachant que je ne voulais pas faire de pu. Et j’ai ouvert une page Facebook, c’était la seule idée que j’avais ! J’ai essayé de me réorienter dans d’autres trucs, de faire des saisons en tant que serveuse, en tant que barmaid, j’ai été animatrice dans des camps de vacances … tout en continuant à apprendre à dessiner de mon côté. En ayant la page Facebook à côté, où je partageais tous mes dessins,  c’est comme ça que de fil en aiguille des gens ont commencé à me contacter en disant « je vais publier un roman et mon éditeur cherche une illustratrice pour sa couverture, et j’aime beaucoup ce que tu fais, donc est-ce que tu serais d’accord pour la faire ? – Oui ! » Et ça a commencé comme ça finalement !

C’est fou que tout ait commencé grâce à ta page Facebook !

C’est encore plus impressionnant dans le sens où j’ai commencé grâce à Skyblog ! Avant de faire mes études, j’avais donc des Skyblogs sur lesquels j’ai publié mes histoires, dont Allunia d’ailleurs. Il y avait une grosse communauté de gens qui écrivaient et on se cachait tous un petit peu pour écrire. C’était vraiment sympa de se retrouver et je pense que c’est grâce à cette communauté là que j’ai  osé ouvrir ma page Facebook, parce que je trouvais ça extrêmement narcissique à l’époque, c’était en 2008-2009 !

Créer une couverture de roman pour un auteur ou un éditeur : le processus chez Tiphs

Du coup, créer une couverture de roman, comment ça se passe ? Qui est-ce qui te contacte ?

J’ai un formulaire de contact sur mon site, par lequel les gens peuvent me contacter, ainsi qu’un portfolio. En général c’est plutôt les éditeurs qui me contactent sauf quand c’est les auto-édités, les auteurs indépendants, qui me contactent pour leur couverture.

Ce qui se passe c’est que d’abord ils me demandent si j’ai de la place dans mon planning pour telle date, ils me donnent le type de bouquin et s’ils ont quelque chose en tête. A partir de là, je vais faire un devis, discuter un peu avec eux de leur couverture, de leurs idées, si c’est viable. Une fois le devis accepté, il y a plusieurs étapes. La première, c’est que je vais fournir des croquis à partir de l’idée qu’ils m’ont donnée. Soit ce sera un croquis parce qu’ils savent ce qu’ils veulent, soit 3 ou 5, ça dépend vraiment de ce dont on a discuté. A partir de là, ils vont choisir une piste qu’on va soit retravailler en mélangeant avec un autre croquis, parce qu’il avait des détails qui leur plaisaient ou pas, soit partir directement sur le croquis tel qu’il est.

Après, je fais ce que j’appelle le brouillon des couleurs. Je reprends le croquis tel quel et je pose vraiment les couleurs. C’est un brouillon, on appelle ça un « rough ». Puis je vais faire l’illustration finale. A chaque fois que je passe une étape, j’envoie l’aperçu soit à l’éditeur soit à l’auteur, parfois aux deux. Il y a des éditeurs qui aiment bien inclure l’auteur dans le processus de création, ce qui est plutôt cool ! Selon le retour des deux, je modifie, etc. jusqu’à ce que ça leur plaise et une fois que c’est bon, je leur envoie la version finale.

Tu fais les premiers croquis à la main ?

C’était comme ça au début mais je fais vraiment tout sur ordinateur, c’est beaucoup plus rapide en fait de passer de de partir d’un croquis sur l’ordinateur pour le modifier tout simplement.

Sur Photoshop, je peux déjà faire le croquis sur plusieurs calques, ça me fait gagner beaucoup de temps pour la suite par rapport au traditionnel.

Au niveau des modifications que l’auteur peut te demander, est ce que ça t’est déjà arrivé de faire des modifications importantes ?

Au début oui, parce que je m’y prenais mal ! Maintenant, j’ai vraiment fixé mes conditions : en gros, une fois que le croquis est validé, on ne le retouche plus. Le croquis ça reste vraiment une base de brouillon qui est facile à modifier, facile à recommencer. Mais une fois qu’il est fixé, on peut modifier quelques détails mais on ne va pas décider d’ajouter une cathédrale gothique en fond et 3 personnages devant ! Sinon je refais un devis on repart de zéro. C’est un filet de sécurité que je me suis mis parce que je me suis déjà fait avoir.

Est-ce que tu peux nous dire certaines couvertures que tu as réalisées ? Est-ce que t’as une préférée ?

Ma préférée, je suis complètement biaisée : c’est Allunia ! J’ai de la chance sur celle-là parce que mon éditrice avait déjà quelques idées de couverture, notamment une ville, et dessiner des villes c’est mon énorme point faible. Tout ce qui architecture, je n’y arrive pas, je m’entraine mais c’est compliqué ! Donc je lui ai dis : si tu es OK pour ce soit moi qui fasse la couverture, j’aimerais bien réfléchir à une autre idée et elle m’a dit de lui proposer quelque chose. Je lui ai proposée celle que j’ai actuellement !

J’ai même proposé celle du tome 2 en même temps, et elle m’a dit qu’elle adorait !

On reviendra sur Allunia dans l’épisode ! C’est fou de donner corps au livre d’autres auteurs, ce doit être un état d’esprit particulier j’imagine ?

Ah moi j’adore ! Ce qui est le plus intéressant, je trouve, c’est que les gens viennent me voir et ont une idée très précise en tête la plupart du temps. Ils me font des descriptions qui peuvent être très longues, me disent « c’est vraiment très important que ça soit ainsi, je l’imagine plutôt comme ça » et je me dis « mais je n’y arriverai jamais, cette personne est trop exigeante ». Ce qui est vraiment sympa quand on est écrivain c’est qu’on visualise, mais pas totalement, parce que ça reste à l’écrit ! Je ne sais pas si c’est une facilité pour moi parce que j’écris en même temps que je dessine, mais j’ai l’impression de réussir à vraiment tirer ce que les gens ont en tête. On sait qu’un personnage va être brun aux yeux verts avec une mâchoire plutôt carrée, mais on ne se représente pas sa tête comme si on avait vu une photo, ce qui laisse quand même un champ d’action assez large pour coller à ce que veut la personne ! Cela arrive plus souvent que les gens me disent « Ah c’est exactement ce que j’avais en tête à quelques détails près » plutôt que « Ah non mais c’est pas du tout ce que j’imaginais » !

Ça peut les remotiver aussi : j’ai pas mal de gens qui me contactent en cours d’écriture, qui vont attaquer les corrections… et me disent « j’ai besoin d’un coup de fouet donc j’aimerais bien lancer ma couverture maintenant si c’est possible ».

Tu captes un peu l’essence finalement, de ce que la personne t’a dit. C’est un peu entre l’écriture et l’illustration.

C’est quelque chose que j’ai appris à faire pendant mes études de com’ je pense. On a appris la symbolique de certaines couleurs, de certaines compositions.  Je pense que j’ai gardé un petit peu cet apprentissage-là de mes études, et que j’arrive à réinvestir justement la couverture pour capter ce qui va intéresser les gens, la personne en face de moi et comment vraiment répondre à ses attentes.

C’est vrai que le côté symbolique en plus des couleurs, des éléments … autant dans l’écriture on s’en rend pas forcément compte, autant en illustrant tu dois avoir la possibilité d’y faire appel. La couverture d’Allunia dans les tons bleus n’aurait pas du tout le même impact si elle était en orange.

Je demande aux gens quelle est leur cible, l’ambiance qu’ils veulent donner… ça me permet de choisir une palette à partir de là. C’est très important car quand les gens vont tomber sur un bouquin qui n’a pas la bonne couverture par rapport à l’histoire, ça ne se vendra pas !

Et à l’inverse, je pense que toi aussi tu as déjà été un peu déçue parce que la couverture était épique et en fait le livre ne collait pas … ou l’inverse !

Oui ça arrive très souvent ! Le nombre de livres que j’ai acheté au coup de coeur parce que les couvertures étaient sublimes et où je n’ai pas tenu cent pages… soit parce que ça ne suivait pas, soit ce n’était pas du tout la bonne cible, les livres avec un décor de science-fiction mais qui sont des thrillers… ce peut être décevant. Quand on a eu l’occasion de parler avec l’auteur en salon qui va nous expliquer ce que c’est, on n’est pas déçu, mais en librairie ce n’est pas le cas !

Est-ce que tu as des « processus » selon les types de livres ? Et illustres-tu tout type de roman ?

J’illustre uniquement l’imaginaire.  Le contemporain, j’ai essayé, je m’y amuse beaucoup moins. Au niveau des processus, je vais par exemple, sur un livre destiné à la jeunesse, mettre des personnages. Je trouve ça plus pertinent en tout cas de mettre des personnages sur les romans pour enfants, plutôt que sur un livre de fantasy adulte voir Young adult. Par exemple j’ai fait la couverture de James Holt chez Livr’S : il a écrit un roman jeunesse et il y a tous les héros qui sont représentés sur la couverture.

Parfois, les auteurs viennent me voir et me disent « c’est de la dark fantasy mais j’aimerais bien représenter mon héroïne de face, avec derrière… » ça pourrait rendre très bien mais pour moi c’est se tromper de cible.

Je n’y avais même pas pensé, c’est vrai qu’en young adult ou adulte on n’a pas spécialement envie de montrer un personnage finalement, on a plutôt envie que le lecteur se l’imagine.

Les éditeurs le savent très bien, ils connaissent le marché ! Pour les auteurs indépendants, c’est un peu plus compliqué. Je pense qu’ils piochent dans ce qu’ils voient autour d’eux, les couvertures qui leur plaisent même si elles n’ont pas forcément de lien avec leur livre.

Parfois ils ont ce livre en tête depuis des années, et une idée précise de couverture, qui a évolué mais qui est similaire à ce qu’ils connaissaient avant. Parfois j’essaie de les réorienter un petit peu.

Pour quel roman est-ce que tu adorerais faire la couverture ?

Il y a deux romans que j’ai adorés, que je peux citer parmi mes préférés. Le premier, c’est le tome 2 de la saga Un palais d’épines et de roses qui est publié chez La Martinière jeunesse

Le deuxième c’est Midnight City de Rozenn Illiano qui est donc une autrice indépendante. C’est un roman incroyable, il y a quelque chose de très métaphysique dans ce roman et de très onirique que j’ai adoré. Sa couverture est magnifique, elle l’a faite elle-même, mais ce sont ces romans dont j’adorerais faire la couverture.

Est-ce plutôt parce que tu as aimé ces romans, ou parce qu’ils t’inspirent ?

Ils m’ont évoqué tellement de choses, des images sont arrivées dans ma tête… C’est tout bête mais par exemple une histoire qui va avoir une scène vraiment marquante, avec une créature ou un artefact… va forcément plus me donner des émotions.

Après on peut partir dans le symbolisme mais cela reste quelque chose de très personnel, et sur ce coup-là je ne suis pas forcément en phase avec l’auteur.

Je ne lis pas les romans, je me base vraiment sur le pitch que l’auteur m’a fait. Cela nécessite un peu de recul pour lui !

Effectivement, pour mon premier roman, c’est longtemps après que j’ai eu le recul nécessaire pour le pitcher ! Et donc visualiser ce que pourrait être la couverture.

C’est pourquoi il est pratique d’avoir un éditeur, ou un bêta-lecteur quand on est auteur indépendant. Cela permet de donner une vision, un recul qu’en tant qu’auteur on n’a pas toujours.

Tu as parlé d’auteurs qui te contactaient avant d’avoir terminé leur roman ?

Cela arrive de temps en temps ! Ce sont soit des gens qui veulent s’y prendre à l’avance et savoir combien cela va leur coûter, des auteurs qui préparent une campagne Ulule par exemple, soit des auteurs qui souhaitent se donner un coup de fouet, retrouver un peu de motivation. En général ils savent quand même ce qu’ils veulent !

Autour du métier de Tiphs : créer des cartes et partager son travail sur les réseaux

Tu fais également des cartes (d’univers, ..) pour des romans, tu peux nous en dire un peu plus ?

Pour des romans et des jeux de rôle ! L’auteur m’envoie en général un modèle fait à la main. J’en demande un, même grossier – je leur dis : faites-moi des patates, un rond pour tel terrain, une flèche pour indiquer une péninsule par exemple … parce qu’il me faut une base !

Pour les jeux de rôle, le travail est beaucoup plus dense, parce que le jeu de rôle part en général d’une carte complète puis on se rapproche ensuite, ce qui mène à plein de petites cartes. J’aime beaucoup travailler les cartes !

D’ailleurs tu en partages de temps en temps sur ton compte Instagram ! Et j’ai vu que tu publiais des « tutos » de graphisme sur ton site ?

Ce ne sont pas des tutos, plutôt des vidéos en accéléré.

Des démos, alors. Quand on est auteur, on a du mal à partager ses écrits quand on débute. Toi, même si tu ne débutes pas du tout en illustration, est-ce que tu as encore de l’appréhension au moment d’en publier une ?

J’avais une certaine appréhension au début mais plus maintenant – ma page Facebook date de 2012 et mon compte Instagram de 2016 ! Mais je ressens encore une appréhension quand je partage des couvertures dont je suis pas à 100% satisfaite, car les réseaux sont aussi ma vitrine.

Après mes goûts ne sont pas forcément ceux du plus grand nombre : certaines que je trouve assez moyennes ont énormément plu et inversement , certaines dont je suis super fière n’ont pas eu le succès que j’espérais. Maintenant, j’ai pris du recul, je me dis « personne ne meurt, c’est pas grave ! »

Comme en écriture finalement, chacun a son ressenti !

C’est vrai. J’ai un petit détachement dans le dessin par rapport à l’écriture : l’écriture, ce sont des heures de travail, mes tripes ! Il y a plus de personnalité qui transparaît dans des écrits, je pense, que dans mes dessins.

Ecrire pour moi, c’est un des trucs les plus personnels qui soient, parce que c’est là que tu dois mettre des mots sur des émotions !

Tout ce qui est psychologie des personnages, on a beau s’y intéresser, c’est un sujet sur lequel on apprend toujours. On peut essayer de mettre d’autres points de vue sur un sujet, on peut avoir fait le tour du monde, s’être ouvert à plein de cultures différentes, c’est toujours une part de nous qui transparaît dans nos romans, dont on ne peut pas se détacher. Et c’est en partie ça qui sera jugé ! Cela me terrifie.

Etre à la fois illustratrice et autrice : comment jongler entre les deux !

On peut aller très loin sur ce sujet … J’avais entendu qu’il y avait des personnes qui communiquaient de manière sonore, d’autres visuelle. Je ne me suis jamais identifiée comme une personne très visuelle justement et je l’ai expérimenté en commençant à écrire parce que je ne parvenais à rien visualiser ! Les personnages ne prenaient jamais vie dans ma tête. Donc je me suis demandé si ton bagage d’illustratrice t’aidait à visualiser en même temps que tu écris ?

Je ne saurais pas vraiment l’expliquer, j’ai dessiné tous mes personnages à un moment donné, mais les premières fois c’était en 2017 sachant que j’ai commencé le roman en 2006.

Donc je dessine très tardivement. Avant de trouver une représentation qui me plaise, il peut s’écouler 3 mois bon voilà pour vraiment avoir une représentation qui me plaisait par contre pour tout ce qui est !

Mais certaines personnes m’ont déjà dit « on sent que tu es illustratrice parce que tes descriptions sont très visuelles et on s’imagine très bien les villes, les paysages, les couleurs dont tu parles ». Apparemment je parle beaucoup en « couleurs » et en palettes ! Et je pense que l’écriture et l’illustration s’entraînent l’une l’autre.

Tu dois certainement moins galérer que nous, auteurs qui cherchons toujours le bon mot pour décrire une couleur !

J’essaie vraiment de peindre un tableau de ce que j’imagine. Je pars du premier plan et vais ensuite vers l’arrière-plan ou inversement, par petites touches. L’arrière plan n’est pas forcément visuel d’ailleurs, il peut être sonore, avec du vent, une température … autant d’aspects que j’essaie d’intégrer en peignant, par petites touches. Je n’aime pas faire de grosses descriptions, de gros pavés pour décrire une ville… je préfère y aller par petites touches pour peindre un tableau !

Cela peut aider pour la réécriture aussi, au niveau du dosage ! Les auteurs que j’accompagne ont parfois du mal à ce sujet, est-ce qu’il y a trop de ceci, de cela …  quand on garde en tête que c’est par petites touches, c’est mieux, d’ailleurs cela permettra de connecter les éléments les uns aux autres ! Si ton personnage a un tatouage et que tu le mentionnes, c’est mieux s’il est intégré au reste, connecté à d’autres éléments, lié à une information …

Quand j’ai appris à peindre, on m’a dit : il faut partir du bas, de la masse, pour ensuite aller au détail. C’est pareil dans les descriptions : on part du personnage en général, son genre … et ensuite on arrive petit à petit, à sa démarche, son comportement …

Quel est ton rythme au quotidien, toi qui est à la fois illustratrice et écrivaine ?

J’écris très lentement. J’essaie de me garder des sessions d’écriture, soit le soir après 22h, soit, au moment du Nanowrimo, je me réserve des journées à essayer d’écrire.

C’est encore compliqué pour moi de mêler à la fois l’écriture et l’illustration avec un côté professionnel. Avant l’écriture restait un loisir mais maintenant que j’ai publié un bouquin, ça passe du côté pro !

C’est un peu pareil pour moi, comme j’accompagne des auteurs j’ai aussi un leur livre dans la tête, leur univers… donc je ne peux pas à la fois écrire et travailler sur leurs romans. Du coup, je sépare en semaine A écriture et semaine B coaching !

Allunia, tome 1 : le livre de Tiphs

Et maintenant il est temps que tu nous parles d’Allunia !

C’est une duologie de low fantasy, et le tome 1 sort demain ! L’héroïne, Leah , vient de notre monde. Elle meurt foudroyée et se retrouve dans l’empire d’Allunia, qui est englué dans le fanatisme religieux. C’est un empire qui était très avancé technologiquement parlant, je me suis beaucoup inspirée des Atlantes : il y avait vraiment une technologie très développée et en symbiose avec la nature. Mais, un jour, il y a eu l’arrivée au pouvoir d’un fanatique religieux qui a dit que la technologie c’était le mal et ça allait détruire la planète ! Et il a imposé un verrou mental à la population. Ce verrou est basé sur des flux d’énergie, comparables à « La force » (Star Wars) : quelque chose qui relie tous les êtres vivants entre eux et que certaines personnes peuvent influencer et manipuler.

Leah débarque là-dedans en étant une étrangère, en étant morte, et recherchée par ce grand oracle car elle fait partie des égarés : des personnes qui perturbent l’équilibre et qu’il faut récupérer. Elle essaie de leur échapper, elle se fait cueillir par un groupe de rebelles – à savoir les gens qui ont réussi à s’affranchir de ce verrou mental et qui œuvrent à leur échelle pour l’enlever. Et ils tombent sur elle, et c’est le début d’Allunia !

Je trouve tes thématiques très intéressantes ! Y en a-t-il d’autres que tu n’aurais pas mentionnées ?

L’écologie ! comment gérer ses ressources et comment faire en sorte de changer les choses sans être un gros tyran, mais faire en sorte que ça puisse marcher quand même…

Ce que je traite à travers Leah , c’est de réussir à donner un sens à sa vie. Aujourd’hui on milite via les réseaux sociaux, en partageant des vidéos … comme Leah  le faisait sur son ordinateur. Mais là, elle se retrouve avec le pouvoir de faire vraiment changer les choses sur le terrain … et tout ce que ça implique : ce n’est pas si facile que ça, ça peut être flippant …

En termes de fantasy, tu te situe où ? Y a-t-il des créatures magiques dans ton roman ?

Ce qui définit la low fantasy, c’est le lien avec notre monde. Notre lien, c’est Leah . Mais il y a quand même de grosses créatures pleines de dents ! J’aimerais faire un bestiaire, mais c’est compliqué …

As-tu réalisé d’autres illustrations que la couverture ?

Oui ! Comme mon éditrice aimait travailler sur les maquettes de roman, je lui ai proposé de réaliser des en-têtes aux chapitres. Il y a 40 chapitres dans le livre et j’ai fait 40 en-têtes !

Rendez-vous sur Youtube pour visionner les en-têtes réalisés par Tiphs !

Elles ont toutes un rapport avec le chapitre qui va se dérouler, et j’ai fait en sorte que ça ne spoile rien, mais que si le lecteur retourne à l’illustration après avoir lu le chapitre, il comprenne pourquoi elle était là !

L’illustration est arrivée après coup pour le tome 1, mais pour le tome 2, j’ai totalement écrit en pensant à ces en-têtes !

L’édition d’Allunia

Allunia sera publié chez la maison d’édition Plume Blanche, pourquoi as-tu choisi cette maison ?

C’est très bête mais j’écris Allunia depuis très longtemps – depuis 2006 – et je ne voulais pas le confier à n’importe quel éditeur. Comme je travaille dans le milieu de l’édition, je fais des salons… j’ai pas mal de contacts et il y a des maisons d’édition dont je connais la réputation qui n’est pas la même en interne qu’en externe. Surtout qu’Allunia était mon premier roman, je ne pouvais pas aller voir Scrineo ou Gallimard !

Je travaille avec Plume Blanche depuis 2015, je fais des couvertures de temps en temps, j’ai fait des salons avec eux… et je trouvais l’éditrice vraiment très pro. En m’intéressant de plus près au boulot de cette maison d’édition, j’ai vu que certains de ses bouquins partaient en audio sur audible, à l’étranger … pour une maison de cette taille-là, c’est génial ! Je savais que si elle acceptait mon manuscrit, il serait bien traité, aurait une belle durée de vie, et je pourrais peut-être en faire la couverture. Alors j’ai proposé mon roman à l’éditrice, et elle a accepté !

C’est fou car tu as proposé Allunia à une seule maison d’édition et elle a accepté ! tu contredis tous les clichés !

Bien sûr, mais l’éditrice n’aurait pas accepté si elle n’avait pas aimé. Je lui envoyé mon précédent roman, qu’elle avait refusé parce qu’il ne rentrait pas dans sa ligne éditoriale.

Où en es-tu avec le tome 2 ?

Il est écrit, il a presque toutes ses en-têtes et je suis en pleines corrections !

Duologie ou trilogie ?

Quand as-tu choisi qu’Allunia serait une duologie ?

Quand j’ai commencé à écrire Allunia, c’était en 2006, j’avais 17 ans. Je n’avais aucune idée de comment écrire un roman, j’écrivais comme ça ! J’avais un plan en tête mais je ne savais même pas qu’on pouvait faire des plans pour des romans. Donc pour moi ça a toujours été un peu flou, entre un tome unique, une duologie, une trilogie. Il a fallu choisir au moment où je l’ai soumis aux éditions Plume Blanche.

Quand l’éditrice m’a posé la question, j’ai su que je ne voulais pas faire une trilogie parce que je trouve ça très dur ! Dans les trilogies, le tome 2 est parfois un moment de creux, un tome de transition entre celui où tu installes l’univers et celui où tu conclus l’intrigue. Je ne voulais pas tomber là-dedans, surtout pour un premier roman.

J’ai eu pareil pour mon premier roman ! J’aimais beaucoup les trilogies de fantasy, et rêvais de faire pareil, mais en y réfléchissant, ma trilogie est devenue une duologie, et finalement deux one-shot séparés.

Je faisais partie une association qui s’appelait Génération Ecriture et qui était dédiée aux aux jeunes auteurs. Beaucoup arrivaient en disant que leur projet faisait 11 tomes … peut-être que tu vas avoir envie de changer au bout d’un moment !

On peut très bien décrire un univers très riche dans un one-shot !

Aux éditions Plume Blanche, j’ai fait la couverture d’une duologie de fantasy que j’ai beaucoup aimée, qui s’appelle Semblables. L’univers est immense et très riche mais l’autrice a décidé de se caler sur l’histoire d’une personne et on a un aperçu de cet univers, on ne rentre pas spécialement dans les détails et ça m’a suffi ! Bien sûr, c’est une question de goût.

C’est pareil dans Harry Potter et le Seigneur des anneaux ! Le livre est raconté au travers de quelques personnages et pourtant on voit des milliers de choses dès le tome 1 !

Chez Pierre Bottero il y a Les âmes croisées, qui met en place un univers absolument démentiel en un tome ! Et plus récemment, Les aigles de Vishan Lour, qui était une nouvelle publiée par Pierre Bottero et a été rééditée, ne fait que quelques chapitres mais j’ai adoré. Je le recommande !

En plus, faire deux tomes par rapport à une trilogie permet de gagner en rythme. On dit souvent qu’en corrigeant le premier jet il faut enlever 20% du roman, et je trouve qu’écrire une duologie ça permet à adopter cet état d’esprit.

Quelque chose à ajouter sur Allunia ? J’ai très envie de le découvrir vu que tu as illustré et écrit le livre !

C’est plus ou moins du transmédia, il y a même playlist qui est donnée au début du bouquin ! Je l’ai aussi mise sur Spotify et sur Deezer (voir liens en fin d’article), si les lecteurs veulent augmenter leur expérience.

Merci beaucoup Tiphaine pour cet échange !

Merci à toi, ça m’a fait extrêmement plaisir d’être là ce soir !

On donne rendez-vous aux auditeurs demain pour découvrir Allunia !

L’épisode t’a plu ?

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👋 Je m’appelle Ingrid, je suis auteure et diplômée en écriture créative. Rejoins la communauté des auditeurs du Café des Auteurs sur jecrisunroman.eu/hello pour écrire avec nous et causer écriture, correction et édition !

Pour aller plus loin

Pour commander Allunia Tome 1, le livre de Tiphs : https://amzn.to/47slDiB

Le site de Tiphs : https://www.tiphs-art.com/

Son compte Instagram : https://www.instagram.com/tiphsartist

La playlist d’Allunia : Spotify : https://open.spotify.com/playlist/1Mto8gUdDPnW5Vkt8RpqgX?si=qeDFKvDQTXeGLeRDsPv0-w&nd=1

Deezer : https://deezer.page.link/STZdcJNon6LFPNKC8

Le site des éditions Plume Blanche https://plumeblanche-editions.fr

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