Hello, collègue écrivain ! Dans cet épisode, je souhaitais te parler un peu de l’envers du décor, de travail éditorial, et d’un de mes projets en particulier : mon roman d’imaginaire jeune adulte Eclipse, que j’ai signé chez une agence. Celle-ci m’a proposé de faire certaines corrections et j’avais envie de partager avec toi quelques conclusions de cette expérience, un peu plus librement que dans les épisodes habituels.
Travail éditorial sur Eclipse : les problèmes que j’ai rencontrés
J’ai rencontré plusieurs problèmes pendant les corrections :
Le dosage des rebondissements et révélations
D’abord, le dosage des rebondissements et révélations qui n’a pas plu à l’éditrice de l’agence, qui avait davantage envie de “twists” alors que ce n’était pas l’objet du roman à mes yeux. En effet, je dévoilais le passé de l’héroïne dès le début pour que le lecteur comprenne où elle en était et la regarde se dépatouiller avec ça pour essayer de s’en sortir. L’agence m’a donc conseillé de remanier le sommaire pour créer plus de surprise. Pourquoi pas : c’était un défi intéressant.
Mais j’ai aussi beaucoup apprécié le challenge que représentait le fait de remanier entièrement les révélations distillées dans le roman. Parce que rien que changer cet ordre-là pouvait me permettre de changer le message du roman. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait : je me suis installée face à une feuille blanche, et j’ai noté : Quel message pourrais-je faire passer ?
J’ai ensuite noté toutes les infos « révélations » (Truby les appelle rebondissements-révélations) pour jouer à les mettre dans un ordre précis. La première aura forcément moins d’impact que la dernière, qui devient un peu le vrai leitmotiv du personnage, sa vraie blessure non comblée. Et j’ai fini par trouver un plan qui me convenait. Mais on a tendance à voir la x-ème vague de corrections assez négativement, comme du travail supplémentaire. Or, là, j’ai vraiment adoré avoir cette liberté de créativité… sur la base d’un manuscrit existant ! C’était comme apporter quelques petites retouches à un tableau pour lui donner un sens totalement différent.
Le style d’écriture : la plus grande partie du travail éditorial
Le style à présent : Via l’agence, un correcteur professionnel a corrigé une partie du manuscrit et je devais l’imiter pour le reste du roman. J’ai réalisé quelque chose d’assez troublant : j’étais bien plus susceptible et fière relativement à ses commentaires (par exemple : telle expression est un tic de langage), que par rapport aux formulations plutôt cash de l’éditrice qui avait revu l’intrigue. Je n’aurais pas cru ! Et pourtant, c’est en réalité plutôt logique. Le style, comme je le répète régulièrement aux élèves de l’école, se construit tout au long de notre vie, contrairement à l’intrigue qui évolue à chaque roman. Remettre en cause le style d’un auteur, c’est un peu comme remettre en cause tout son parcours ! sans oublier le côté très artistique et subjectif du style : la beauté de quelques formulations ébahira certains et en repoussera d’autres.
Le syndrome de l’imposteur
Et un dernier point, et pas des moindres : le retour du syndrome de l’imposteur. Même si j’ai signé un contrat avec l’agence, j’avais l’impression que quand mon agent tardait à répondre, il allait m’annoncer que mes corrections étaient insuffisantes, qu’il arrêtait tout, que finalement le manuscrit était irrécupérable… J’exagère à peine en te disant ça car j’avais vraiment ces pensées : parfois ma raison prenait le dessus, parfois c’était mon stress. J’avais très peu vécu ça jusqu’ici, car pour ma précédente publication, le projet était un livre de développement personnel écrit en quelques mois, pas un roman écrit avec mes tripes en plongeant jusqu’au fond de ma psyché et de ma part sombre. Toujours est-il que je suis extrêmement fière du résultat, et que j’ai hâte de te le faire lire !
J’espère que ces coulisses du processus édito t’auront plu et te donne rendez-vous la semaine prochaine !
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