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Comment écrire un roman fantastique avec Lizzie Felton

Comment écrire un roman fantastique qui accroche le lecteur ? J’ai invité une auteure de fantastique, Lizzie Felton, pour t’aider à y voir plus clair !

Comment écrire un roman fantastique avec Lizzie Felton

Dans cet épisode, je te présente Lizzie Felton, qui écrit des romans fantastiques actuellement publiés aux éditions du Chat Noir. Nous te parlons de :

  • Lizzie et ses influences

  • comment soigner l’atmosphère et les personnages du roman

  • comment écrire un bon roman fantastique

  • comment elle écrit actuellement un roman à 4 mains qui sera publié en 2025

  • la technique d’écriture de Lizzie, le “non premier jet”

  • et de nombreux conseils !

Retrouver Lizzie

Retrouve les romans de Lizzie : https://www.editionsduchatnoir.fr/lizzie-felton/

Et son Instagram : https://www.instagram.com/lizzie_felton/

Retranscription de l’épisode

Lizzie Felton: Je m’appelle Lizzie Felton, je suis autrice dans les genres de l’imaginaire. J’ai écrit à ce jour trois romans qui sont publiés aux éditions du Chat Noir, Les Amoureux de la Lune et À l’ombre du Manoir, qui est une duologie. Et je suis dans l’écriture de deux nouveaux romans, donc une duologie, qui paraîtra en 2025 aux éditions Slalom.

Ingrid: Comment ça s’est passé tes débuts d’auteur ?

Lizzie Felton: Alors, de base, j’étais dans la musique. J’avais un groupe de musique, donc j’étais intermittente du spectacle, en duo, donc avec ma meilleure amie. Et à un moment donné, elle, elle a voulu se consacrer à sa vie de famille parce qu’on faisait beaucoup de concerts, on était souvent de sortie, donc c’était un peu compliqué de combiner les deux. Et du coup, moi j’avais commencé la musique vraiment parce que j’avais toujours eu envie d’écrire, mais écrire des romans, ça me paraissait impossible. Donc je me suis dit, je vais écrire des textes musicaux, c’est plus court. Et donc du coup, quand elle a décidé de mettre le projet en pause, là, je me suis vraiment posé la question. Et je me suis dit, c’est peut-être le moment d’essayer quelque chose qui m’a toujours fait très, très peur. Et donc, je me suis donné un an et je me suis dit, voilà, je vais écrire ce premier roman et en un an, il faut qu’il soit soumis. Et voilà. Donc, c’était la grande aventure. Ça a commencé comme ça. Et donc, du coup, j’ai eu beaucoup de chance parce que c’est Mathieu Guibé, mon éditeur, qui est venu me chercher. Je postais des extraits, je postais des petites anecdotes autour de l’écriture du roman. Et il m’a dit qu’il aimait beaucoup le titre et qu’il était curieux de lire les trois premiers chapitres. Et en fait, Les Amoureux de la Lune, c’est un roman qui a un peu, pardonne-moi l’expression, mais le cul entre deux chaises. Et comme je savais que le Chat Noir s’était vraiment spécialisé dans le fantastique, alors que là, il y a une dimension contemporaine qui est quand même très forte, je me suis dit, ça passera jamais. Et je lui ai dit, mais écoutez, je veux bien vous l’envoyer, mais ça n’ira pas parce que ce n’est pas que du fantastique. Et il a dit, bah, envoie-le quand même. Et au final, les trois premiers chapitres lui ont plu et il m’a demandé la suite. Et donc, ça s’est fait comme ça.

Ingrid: Via les réseaux sociaux, du coup ?

Lizzie Felton: C’est ça. Pour le coup, c’était via Facebook.

Ingrid: Donc, tu as tout de suite écrit un roman fantastique avec une grande part de contemporains, à l’ombre du Manoir et un peu plus en que c’est fantastique. Est-ce que tu as des influences particulières dans ce genre-là ?

Lizzie Felton: Des influences, j’en ai un peu partout, mais vraiment, ce qui m’a sensibilisée, je pense, aux univers de l’imaginaire, c’est Tim Burton. Depuis mes 11 ans, ma plus grande sœur m’avait acheté le DVD d’Edward aux mains d’Argent. et je l’ai usé jusqu’à ce qu’il ne passe plus du tout dans le lecteur DVD. Et vraiment, ce film, de toute façon, si je veux simuler une grosse crise de larmes, je mets les deux minutes de la fin et je pleure tellement que l’émotion est incontrôlable quand je regarde ce film. Je pense que ça m’a beaucoup influencé l’univers de Burton. Après, plus récemment, il y a Mike Flanagan, dont j’aime vraiment beaucoup les séries. Mais après, les influences viennent un peu de partout. Ça peut être une musique, ça peut être un souvenir, ça peut être une rencontre, ça peut être beaucoup de choses. C’est une question qui est toujours un peu difficile pour moi parce que je n’ai pas la sensation d’avoir vraiment des influences très posées. Et souvent, c’est quand j’arrive à la fin d’un roman que je vois ce qui m’a influencée. Je n’en ai pas forcément conscience au moment où je l’écris, mais une fois qu’il est terminé, bien terminé, voire déjà sorti.

Ingrid: On reste très orienté fantastique, qui est vraiment ton genre de prédilection. Qu’est-ce qui te fait vibrer dedans ?

Lizzie Felton: C’est vraiment depuis toute petite. C’est vrai que les univers fantastiques, les contes, ça m’a toujours énormément intriguée. Je trouve qu’il y a un mystère qu’on ne retrouve pas forcément, même dans un thriller. Le fantastique, en fait, tout est possible dedans. Et c’est ça que j’aime. En fait, il n’y a pas de limite. Et ça ne nous empêche pas de traiter aussi de sujets très contemporains, vraiment propres à l’humain, comme le deuil, l’amour. plein de sujets qui nous touchent, nous, en tant qu’être humain. Donc, ça me permet vraiment d’exploiter tout ce qui va me plaire. Donc, c’est vrai qu’actuellement, j’écris uniquement dans le genre du fantastique. Mais après, je sais que la fantasy m’attire énormément aussi. Le prochain roman que j’écrirai, ce sera sûrement de la fantasy. Là, je suis en prise de note en parallèle de mes autres projets d’écriture. Mais c’est vrai que c’est… Franchement, d’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours eu une attirance pour ces univers-là, pour les fantômes, pour les vieux manoirs, les endroits qui débordent de lierre, même les cimetières. Moi, j’adore les cimetières. Des fois, il y a des gens qui trouvent ça très bizarre, mais moi, quand je vais visiter une ville, je vais toujours visiter le cimetière. Je ne trouve pas ça glauque. Je trouve que c’est des lieux qui sont calmes, qui sont reposants. Il y a vraiment de la poésie, je trouve. Et c’est vrai que du coup, le fantastique, c’est vraiment ce côté sans limites. On peut toujours rebondir. On n’a besoin de rien s’empêcher. Et ça, ça me plaît beaucoup. J’avais essayé d’écrire un contemporain après Les Amours de la Lune. Mon éditeur ouvrait une collection contemporain, justement Young Adult. Il m’avait un petit peu dirigée là-dedans, et puis j’ai quand même écrit 45 000 mots avant de laisser tomber le roman. Et pourtant, c’est vraiment moi qui avais choisi l’histoire. Il m’a juste proposé d’écrire dans cette collection, il ne m’a rien imposé. Mais c’est vrai que je me suis très, très vite ennuyée sur ce projet-là, en fait. Alors qu’il me tenait pour le coup vraiment à cœur, mais je n’ai pas réussi à aller jusqu’au bout. Ça viendra peut-être.

Ingrid: Effectivement, l’atmosphère, tu l’as décrit très bien avec les cimetières, les manoirs, etc. C’est une composante importante des romans fantastiques. Les lieux servent par voie même de personnages. Je pense notamment à l’ombre du manoir. Comment tu la travailles, toi, cette atmosphère ?

Lizzie Felton: En visitant des lieux. Alors, dans l’ombre du manoir, c’est assez particulier parce que le manoir existe. C’est une bâtisse qui a été abandonnée pendant 30 ans. Et mes parents ont acheté la maison juste à côté pour en faire du locatif. Et du coup, j’avais juste à aller me promener dedans. Et j’ai vraiment… En fait, c’est un manoir pour lequel j’ai eu un coup de cœur quand j’étais toute petite. C’est vraiment un de mes premiers souvenirs conscients. Pour le coup, je me souviens de l’impression qu’il m’avait fait. C’était vraiment grandiose et en même temps vraiment très intimidant. Et moi, au fur et à mesure des années, je l’ai vraiment vu se dégrader. Et du coup, j’ai décidé d’écrire cette histoire pour vraiment l’immortaliser par l’écriture. et donc je me suis beaucoup beaucoup promenée dedans et j’ai vraiment essayé de le retranscrire à l’identique comme il est réellement avec les pièces, je leur ai donné un nom mais elles sont vraiment comme elles sont décrites dans le roman donc là pour le coup il y avait juste à s’immerger on va dire dans les lieux pour vraiment les décrire. Après, l’atmosphère, je la travaille beaucoup de cette façon en général, c’est-à-dire que si je vais devoir écrire justement une scène sur un cimetière, je vais aller dans un cimetière et je vais vraiment prendre le temps de me poser, de voir ce que ça m’évoque, de voir un peu les sensations que j’ai, d’observer vraiment aussi les détails pour ne pas, par exemple, dans l’exemple du cimetière, ne pas décrire juste une rangée de tombes, mais vraiment avoir les petits détails qui font aussi toute la différence et qui vont vraiment poser l’atmosphère. Après, maintenant, dans des lieux qui n’existent pas, comme dans mon projet Fantasy, on verra comment je vais m’en sortir. Mais c’est vrai que j’essaye de vraiment m’immerger. C’est pour ça que je parle aussi beaucoup. Les endroits que j’aime exploiter, c’est des lieux que je connais, même la forêt. Moi, je viens de… d’une vallée de moyenne montagne, les lacs, c’est vraiment des endroits où j’ai l’habitude de m’immerger, donc du coup, c’est plus facile aussi de se projeter dans les descriptions. Et pour le coup, les descriptions, c’est quelque chose que j’essaie vraiment de soigner au maximum parce que je trouve que c’est ça qui va vraiment aussi plonger le lecteur dans l’ambiance.

Ingrid: On a parlé des lieux, mais il y a aussi les personnages qui sont très importants, il faut qu’ils soient crédibles pour qu’on s’identifie à eux, qu’ils nous immergent dans l’histoire du roman. Les tiens sont particulièrement hauts en couleurs, et je pense à l’Ombre du Manoir où en plus c’est toute une galerie de personnages. Comment tu les as créés ?

Lizzie Felton: J’ai commencé à l’écrire après mon échec du roman contemporain que j’ai laissé tomber. Et en fait, c’était une période pour moi qui était un peu compliquée parce que j’avais fait un burn-out et j’avais vraiment perdu le goût à tout, du coup, d’écriture aussi. Et en fait, à l’ombre du manoir, quand j’ai commencé à l’écrire, je pensais juste griffonner quelques lignes pour me convaincre que j’aimais toujours écrire. tellement que j’étais bloquée sur l’autre projet contemporain. Et du coup, les personnages me sont vraiment venus tout seuls. Je n’ai pas fait de fiches, je n’ai pas réfléchi foncièrement à leur personnalité. J’ai vraiment l’impression qu’ils se sont dessinés tout seuls. Et après, j’ai dû composer avec eux. Mais bon, je voulais être de toute façon cette famille nombreuse. Je voulais vraiment un roman choral avec plusieurs personnages. Donc ça, c’était quelque chose que j’avais défini. Mais pour le coup, les personnages, c’est vraiment ce que je définis le moins avant de commencer l’écriture d’un roman, parce que je me rends compte que souvent, ils prennent un peu la direction qu’ils veulent. Et en fait, c’est beaucoup plus facile pour moi de les exploiter directement durant l’écriture que d’essayer de les définir, de les filer, on va dire, sur une fiche personnage. Après, c’est vrai que dans A l’Ombre du Manoir, ils sont tous très différents. Ils ont entre 5 et 45 ans. Même rien que les deux parents qui ont à peu près le même âge ont une personnalité très différente. Mais après, c’est aussi beaucoup, je mets beaucoup dans les personnages que je crée, de gens que je connais autour de moi, que je fréquente. Ça, je m’en rends vraiment compte. Je ne vais pas commencer mon histoire en disant, lui, il va ressembler à lui, mais je me rends compte effectivement après qu’il y a des influences très fortes et c’est même parfois les gens de ma famille qui me disent, Isidore, c’était telle et telle personne, Violette, c’était telle et telle personne. Mais c’est vrai que les personnages, je les laisse vraiment s’exprimer quand j’écris. J’ai du mal à les figer avant parce que j’ai l’impression après de trop être dans des stéréotypes.

Ingrid: J’aime bien dire sur l’école d’écriture que rien ne vaut le premier jet pendant lequel on est un peu en colloque avec nos personnages pendant plusieurs mois et on finit par les connaître par cœur.

Lizzie Felton: C’est vrai, tout à fait.

Ingrid: C’est quoi un bon roman fantastique pour toi ?

Lizzie Felton: Un bon roman fantastique, c’est un roman où il y a une ambiance très forte, très immersive, où il y a une intrigue haletante, où il y a un retournement de situation inattendu, et surtout où on ne devine pas la fin. C’est vrai que j’aime bien les romans qui vont un peu nous emmener dans une direction pour finalement, on se rend compte qu’on a marché pendant un, deux, trois tomes sur un chemin qui n’était pas du tout bon.

Ingrid: Et du coup, pour préparer ces retournements de situation, est-ce que tu prépares l’histoire avant d’écrire ?

Lizzie Felton: Alors, pour Les amoureux de la lune et à l’ombre du manoir, j’ai bossé en jardinière à tendance architecte, c’est-à-dire que j’ai toujours ma faim. J’avais toujours ma faim. Pour moi, c’est ça qui me permettait vraiment de rester cohérente tout au long de l’histoire. J’avais quelques grands axes, mais après, je n’ai pas fait de plans, par exemple. Par contre, pour Sombre solstice, C’est complètement différent, déjà parce que j’écris avec Joanna Marines, donc un quatre mains. On est à deux, donc toutes les deux, on doit savoir pertinemment chaque détail de l’histoire pour ne pas mettre l’autre dans l’embarras. Parce que si on change complètement la direction, même d’un seul chapitre, ça peut avoir une répercussion sur tout le roman. Donc on a d’abord fait un synopsis très détaillé de notre histoire. Puis, quand on a commencé à travailler avec Slalom, comme les romans n’étaient pas encore écrits, ils nous ont demandé, avant de s’engager, ce qui est tout à fait normal, un chapitrage détaillé pour savoir exactement ce qu’on allait mettre dans nos deux tomes. Et donc, du coup, on a vraiment découpé notre histoire chapitre par chapitre. de sorte à savoir tout ce qui allait se passer, de connaître vraiment tout le déroulé dans les moindres détails. Donc là, par contre, on écrit d’une façon complètement différente et d’une façon surtout où je n’aurais jamais pensé écrire comme ça. Pour moi, les architectes m’impressionnaient. Je me disais mais je n’en serais jamais capable et même j’avais l’impression que ça allait me faire perdre un peu le plaisir d’écrire. Je me disais mais je ne vais plus être surprise, je ne vais plus avoir de surprise, je vais juste être là pour exécuter en fait un plan. Et en fait non, je m’éclate et je sors de mes séances d’écriture beaucoup moins éreintées parce que Il n’y a pas de syndrome de la page blanche, en fait. Je sais ce que je dois écrire. Je n’ai pas de moment où je me dis, ça y est, maintenant je suis bloquée, je ne sais plus comment avancer. Tout est là, tout est défini. On a déjà les grandes lignes de l’histoire, donc on n’a pas à se demander qu’est-ce qu’il doit y avoir dans ce chapitre. On a juste, entre guillemets, à l’écrire. Du coup, je pense que mes prochains romans, j’essaierai aussi de les travailler d’abord avec un chapitrage détaillé pour vraiment avoir ce gain de temps, parce que c’est aussi un gain de temps. On n’a pas ces moments de blanc, d’interrogation, on ne sait plus comment avancer.

Ingrid: Parce que vous avez aussi bien préparé en amont, j’imagine.

Lizzie Felton: C’est ça, tout à fait. Là, c’était vraiment des chapitrages détaillés très costauds parce que, mis bout à bout, ils font quasiment plus de la moitié d’un tome. On était sur du 35 000 mots pour les deux chapitrages détaillés combinés.

Ingrid: Comment est né ce projet ?

Lizzie Felton: C’est né d’une amitié, tout d’abord. Joanna avait lu Les Amoureux de la Lune et m’avait contactée sur les réseaux sociaux. pour en parler et on avait un peu échangé comme ça et puis un jour elle m’a dit on pourrait s’appeler et puis on a commencé à s’appeler et on est devenu vraiment très très proche mais on ne s’était jamais vu et après on s’est rencontré c’était aux imaginales d’octobre en 2021. On s’est rencontré en vrai pour la première fois et puis on a commencé, enfin c’est elle qui m’a proposé, elle a dit voilà quand t’arriveras au bout de ton tome 2 du Manoir, est-ce que tu veux qu’on essaye d’écrire ensemble ? Et moi je lui avais dit oui parce que le projet m’emballait mais j’étais pas du tout sûre qu’on arrive à à aller au bout de quelque chose, parce que déjà, moi, travailler en architecte, ça me semblait complètement impossible. J’étais vraiment dans la certitude, en fait, que ce n’était pas du tout pour moi. Et on voyait ça comme un projet vraiment secondaire, c’est-à-dire écrire sans stress, s’envoyer un chapitre tous les mois, voir ce que ça allait donner. Du coup, on s’était dit, voilà, on regarde ce que ça donne. Et donc, c’était le 4 août 2022. J’avais envoyé le tome 2 à mes éditeurs à 16h et à 18h, elle m’a appelée pour parler d’un quatre mains.

Ingrid: Ah oui !

Lizzie Felton: Elle m’a dit, t’as eu le temps d’y réfléchir ? J’ai dit, bah écoute, là, pas du tout. Non, je viens de rendre mon projet là-dessus. Là, je suis en train de poncer une porte. On était en plein travaux, on était à deux semaines de déménager. Et du coup, on a passé deux heures au téléphone et on avait un synopsis. Et donc, le matin, je me suis levée à 5 heures du mat’, j’ai tout noté et on a commencé à s’envoyer le doc comme ça. Et j’ai passé deux semaines entre mes cartons et la prise de notes et les coups de fil avec elle, matin et soir. Et du coup, du coup, en fait, le projet a pris une ampleur très rapidement. Et après, en octobre, en fait, donc deux mois après, on a eu les premières discussions déjà avec les éditions Slalom, ce qui fait que voilà, du moment qu’ils nous ont dit oui, c’est passé en projet prioritaire. Et maintenant, on travaille sous délai et voilà, il faut rendre ça dans les temps. Donc maintenant, on mange, on boit, on dort. Sombre solstice, quoi.

Ingrid: Et pour nos auditeurs, comment tu nous présenterais Sombre solstice ?

Lizzie Felton: Alors, Sombre Solstice, ça se passe dans les années 1970, aux États-Unis, et c’est un groupe de quatre amis qui partent camper dans les forêts escarpées du Vermont et qui s’égarent sur un lac mystérieux, absent des cartes. Et à partir de ce moment-là, il va se passer plein, plein, plein de choses. Ils ne pourront plus quitter ces lieux, en fait, et donc ils vont devoir résoudre un peu l’énigme autour du lieu. Et donc, on est aussi dans du fantastique Young Adult.

Ingrid: Par rapport à À l’ombre du manoir, qui est quand même beaucoup plus sombre, qui est peut-être plutôt classé adulte même. Est-ce que tu as du coup changé un peu ton style ?

Lizzie Felton: Alors, pour le coup, À l’ombre du manoir et les amoureuses, c’est bien young adulte. Après, le grand changement, c’est vrai qu’à l’ombre du Manoir, c’est Young Adult plus plus. Il est dans une collection Young Adult au Chat Noir, dans la collection chez Shire, mais c’est vrai que Les Amoureux de la Lune, je pense, à partir de 13 ans, c’est bien. Le Manoir, je dirais 15-16 ans.

Ingrid: Ouais, on est d’accord.

Lizzie Felton: Ouais, c’est du young adult plus plus. Après, sombre seul style, je dirais que c’est entre les deux. Le gros changement dans l’écriture, c’est qu’on écrit au présent. C’est le plus gros changement. Donc d’ailleurs, on a dit non, non, on écrit passé simple, imparfait. Nous, c’est tout ce qu’on aime. Et en fait, on a commencé à écrire au présent, toutes les deux, sans se concerter, sans savoir comment c’était possible. Et en fait, on s’est rendu compte que c’était vraiment le temps qu’il fallait. Du coup, non, j’ai… Enfin, c’est toujours, ouais, effectivement, fantastique young adult, donc… Dans un rythme un peu plus péchu que mes autres romans, mes autres romans s’étalent sur de longs mois. Sombre solstice, ça se passe sur sept jours, les deux tomes. Donc là, on est vraiment… Ça y va, quoi. Il y a beaucoup plus de rythme, donc on est un peu moins dans un côté contemplatif. Mais du coup, c’est vrai que c’est un peu la continuité. Je n’ai pas l’impression d’avoir dû spécialement m’adapter par rapport à ce que j’ai écrit jusque-là.

Ingrid: Et du coup, un roman à quatre mains, c’est assez incroyable. Je ne sais pas si tu pensais en écrire un jour. Est-ce qu’il y a des choses qui t’ont surprise dans cette façon d’écrire à deux ?

Lizzie Felton: Déjà, ce qui m’étonne le plus dans ce projet, c’est à quel point c’est notre bébé à toutes les deux. Moi, ce qui me gênait dans le fait d’écrire à quatre mains, c’est que j’avais l’impression que ce serait 50 % mon histoire et 50 % la sienne, qu’on devrait vraiment faire toutes les deux des concessions pour trouver vraiment un terrain d’entente. Et en fait, non, pas du tout. Ça fait maintenant un an et demi qu’on travaille ensemble. On a commencé à avoir nos premières discussions. Il n’y a pas eu une seule fois où on n’était pas d’accord, où on s’est fâché, où il y a eu un mot plus haut que l’autre. On est vraiment en symbiose totale. Et en fait, ça donne vraiment une force et du courage. Quitter le Chat Noir, enfin quitter, ce n’est pas le mot, faire un autre projet. Au Chat Noir, disons, j’avais mes petites habitudes, je me sentais maintenant dans l’esprit familial, bien intégré. Il y a un côté rassurant et je voulais quand même tester d’autres éditeurs pour atteindre la diffusion, puisque le Chat Noir n’est pas diffusé en librairie. Et c’était quelque chose d’assez intimidant, d’aller frapper à de nouvelles portes et tout. Et ça aussi, le fait d’être à deux, ça donne une force parce qu’on n’est pas tout seul. Et s’il y en a une qui a un peu des peurs ou l’autre va vraiment… vraiment la motiver. Et puis du coup, je me rends compte que c’est une vraie locomotive d’être toutes les deux. On a un tempérament, c’est vrai, assez positif les deux. Donc du coup, ça se passe dans la joie et la bonne humeur. Et effectivement, on s’était retrouvés une semaine. On pensait écrire, mais on n’a pas du tout écrit. Elle vit à Montpellier, moi je vais en Alsace, donc on est vraiment à l’opposé. Donc on en a vraiment profité pour créer du contenu, on a fait des shootings photos autour de l’univers de Sombre Solstice, on a tourné des reels, on a créé du contenu pour les réseaux sociaux, et puis c’était aussi la période où on était en discussion avec Slalom, donc on était en préparation de notre chapitrage détaillé. On a un peu bossé dessus, mais c’est vrai qu’on n’a pas du tout eu le temps de se consacrer à l’écriture et on en a vraiment profité d’être ensemble pour faire des choses qu’on ne peut pas faire quand on est séparés. Après, il faut savoir qu’on s’appelle tous les matins. Tous les matins depuis un an et demi. Parfois, même le soir, quand on travaillait sur les chapitrages détaillés, elle rentrait parfois du boulot à 19h30 et on était au téléphone jusqu’à minuit. C’est ça qui nous permet de toute façon d’être au fait sur chaque chose qu’on écrit, c’est d’être tout le temps en lien. Si maintenant, quand on a rendu le tome 1 et qu’on attendait le travail élito, il y a eu une ou deux semaines où on ne s’est pas appelé et ça nous a fait vraiment super bizarre.

Ingrid: Toujours sur la façon d’écrire, tu m’as dit que tu n’écrivais pas forcément en mode premier jet. Est-ce que tu peux m’en dire plus ?

Lizzie Felton: Effectivement, il y a deux écoles un petit peu. Il y a ceux qui écrivent tout le bouquin et qui le retravaillent après. Et il y a ceux comme moi qui sont lents, qui vont écrire un chapitre en une journée, qui vont passer une semaine et demie à le retravailler. Je me connais maintenant et je sais que si j’écris tout en premier jet, Je peux être très rapide sur un premier jet, mais ça va me demander des mois pour le retravailler et arriver à ce que je veux. Et je trouve ça super démotivant, personnellement. Je ne dis pas que c’est une marche à suivre. Je sais que chacun est différent et qu’il y a des auteurs, ils foncent en mode premier jet, ça se passe très bien. Mais moi, effectivement, j’aime bien écrire un chapitre. Ensuite, je vais le retravailler, le retravailler, le retravailler. Ça va me permettre de m’immerger pleinement dedans et de penser à plein de petits détails qui viennent vraiment sur la fin du retravail, auxquels je n’aurais pas pensé tout de suite, parce que d’abord, je suis vraiment sur le squelette de mon chapitre. Et donc, du coup, je vais vraiment, vraiment le retravailler. Et puis, une fois que je juge qu’il est lisible, bien lisible quand même, Je passe à la suite et je recommence sur un nouveau chapitre. Je fais un premier jet bien dégueulasse. J’aime bien les premiers jets bien dégueulasses. Après, je vais passer des jours et des jours et des jours à le retravailler et ainsi de suite. Et en fait, ça me permet d’alterner vraiment entre phases d’écriture et de réécriture. Donc, il y a un côté moins lassant pour moi, en tout cas. Et arrivé à la fin du manuscrit, j’ai quelque chose qui tient quand même bien la route. Et ça va me demander encore très peu de retravail, finalement. Moi, je suis au point où… Alors, Antidote, j’ai compris qu’il ne fallait pas lui faire confiance depuis un moment. Quand j’ai vu qu’il me laissait deux fois le mot premier ou deux fois le mot cœur dans la même phrase, j’ai dit OK, toi et moi, on divorce. Non, en vrai, je n’ai jamais travaillé avec Antidote, mais c’est d’autres autrices, dont Joanna qui justement ont fait ce constat. Moi, en fait, quand mon chapitre est fini, je vais taper dans la barre de recherche Word chaque mot de mon chapitre pour trouver toutes les répétitions qui restent. Je suis vraiment en mode psychopathe, donc en mon chapitre, je l’ai fini. Je sais qu’après, une fois que mon manuscrit est entièrement terminé, je passe encore un mois à le relire parce que je suis très perfectionniste. Je pense que ça vient aussi un peu d’un manque de confiance en moi et je me dis au moins, j’aurais fait tout ce que j’ai pu. Après, je peux rapidement l’envoyer. Je ne passe plus des semaines et des semaines et des semaines à le retravailler parce que moi, une fois qu’il est envoyé, C’est… Quand je l’envoie, c’est vraiment que j’en peux plus, quoi. Donc là, il faut que, quand le travail édito revient, que lui et moi, on passe plus trop de temps ensemble, quoi.

Ingrid: C’est drôle, parce que j’ai une approche complètement opposée de mon côté au premier jet, par manque de vision globale sur mon histoire. C’est-à-dire que même si je vois à peu près ce qu’il y a dans le chapitre 3, je peux pas retravailler le chapitre 2 à la perfection, parce que je vais sûrement changer des choses quand je ferai mes corrections, parce qu’au chapitre 10, 11, il va se passer des choses. Et je pense que du coup, ça nécessite quand même une très bonne vision de l’histoire d’écrire ainsi.

Lizzie Felton: Oui, tout à fait. Et puis justement, quand j’étais plus en mode jardinière, le fait de vraiment les retravailler longtemps, je commençais à voir ce qui ne collait pas aussi. Parce que des fois, quand tu le relis même trois, quatre fois, des fois, franchement, il me faut 15… Là, je sais que par exemple, dans Sombre solstice, on avait une phrase avec Joanna C’est un exemple con, le mec, il avait un collier autour du cou. Il y a un truc qui se passe avec ce collier, alors qu’en fait, on a mis 15 relectures avant de se dire, mais attends, son collier, il l’avait laissé au campement trois chapitres avant. Mais c’est des petites choses comme ça. Des fois, tu n’es pas focalisé toujours sur ce genre de détails-là, et c’est vraiment en multipliant les relectures que parfois il y a des petites choses comme ça qui pop que je ne voyais pas à la quatorzième relecture, mais que je vais voir à la quinzième.

Ingrid: En fait, j’ai l’impression que dans cette approche, au travers du chapitre, tu écris un peu l’histoire globale en dézoomant petit à petit, alors que l’approche opposée, c’est la réécriture globale, et puis on vient zoomer dans les chapitres, et puis on vient zoomer sur les détails encore plus petits pour construire l’histoire petit à petit au travers de la réécriture.

Lizzie Felton: Oui, tout à fait. Après, c’est vrai que pour Sombre Solstice, comme on est vraiment sur un chapitrage détaillé hyper costaud, parce qu’encore une fois, on a eu la chance quand même de signer chez Slalom, alors que ni Joanna n’avait déjà écrit pour eux, ni moi. C’était en plus une biologie. Ils en font très, très peu. Ils en ont sorti deux de toute l’histoire de Slalom pour le moment, et des romans qui n’étaient pas écrits. Donc forcément, la garantie pour eux de savoir ce qu’ils allaient signer, c’était d’avoir quand même, même pas un synopsis détaillé, mais vraiment un chapitrage détaillé. Et on a pu aussi ajuster des choses directement avec les éditrices. Et ça, c’était hyper cool, parce qu’on s’est vraiment, vraiment sentis soutenus et accompagnés dans le travail. Et il y a vraiment eu des discussions tout de suite autour de ce chapitrage détaillé-là. Et une fois que c’était le feu vert pour se mettre à l’écriture, effectivement, on sait exactement ce qui se passe maintenant dans chaque chapitre. On a toujours des petits ajouts. Bien sûr, rédiger un chapitrage détaillé, ça ne va pas être la même manière que de rédiger un roman. Mais on a quand même… C’est ça qui nous permet aussi… Alors, à l’ombre du manoir, je faisais le même principe, et puis Les amoureux de la lune aussi, mais c’était quand même beaucoup plus en pataugeant. Et j’ai quand même eu beaucoup d’aller-retour dans le roman, parce que d’un coup, quand j’avais une autre idée, où en fait, cette révélation, il faut la déplacer là, j’ai eu énormément de va-et-vient. Je faisais déjà beaucoup de travail de réécriture au fur et à mesure, mais j’ai eu énormément de travail de va-et-vient à l’ombre du Manoir. Je pense que ça m’a vraiment appris beaucoup de choses, mais je suis contente maintenant d’avoir quelque chose de plus défini pour moins me perdre. Parce que autant le manoir est labyrinthique, autant mon manuscrit l’a été aussi à un moment. Je me suis perdue dans ces dédales de nombreuses fois. Et ouais, effectivement, ça a nécessité beaucoup, beaucoup de va-et-vient, beaucoup de retravail. Et c’est parfois démotivant au bout d’un moment. Enfin, on a beau aimer son histoire, on n’en peut plus, quoi.

Ingrid: Plus motivant et j’imagine plus beau, parce que si on est attaché un peu à l’aspect poétique de l’écriture, et c’est d’ailleurs quelque chose que j’ai découvert un peu dans ton style, une approche très musicale, poétique de l’écriture, comme dans l’écrivain musicien et l’écrivain peintre. Toi, j’ai vu que tu étais complètement dans l’écrivain musicien. Et du coup, effectivement, écrire un premier jet entre guillemets tout moche, ça doit être plus difficile dans ce cas-là si on est attaché un peu au style. Est-ce que du coup, c’est important pour toi que le style soit beau, un peu comme en musique, même dès le premier jet ?

Lizzie Felton: J’ai été très sensibilisée aussi à la poésie. Et c’est vrai que pour moi, c’est vraiment… C’est pareil, même dans la musique, dans les textes musicaux, c’est vrai que moi, ce qui me touche beaucoup, c’est… Alors, autant j’adore le rock des années 70, des gros groupes américains et tout ça, autant… D’où d’ailleurs le fait d’avoir placé Sombre Solstice dans cette époque-là. Je suis nostalgique d’une période que je n’ai pas connue. Mais après, c’est vrai que j’aime beaucoup aussi les vieux artistes français, des textes de Brel, de Gainsbourg. Bon, je sais qu’il fait un peu polémique ces temps-ci, mais voilà, parce que je retrouve une certaine poésie et c’est vrai que la poésie, pour moi, c’est quelque chose de très important. Et justement, je te disais avant que Sombre Solstice était dans un rythme beaucoup plus haletant que Le Manoir, qui est plus contemplatif et tout. Mais j’ai veillé à ce qui est quand même cette poésie, même si elle est moins présente, parce que forcément, ça va plus vite. Mais moi, c’est vraiment… Ça ne veut pas dire que je n’aime que lire ça, mais moi, quand j’écris, c’est quelque chose qui est vraiment important pour moi. Après, je pense le fait d’avoir longtemps écrit aussi des textes musicaux, ça m’a aussi forcément sensibilisée à ça. C’est d’ailleurs une réflexion que Mathieu Guibé, mon éditeur des éditions du Chat noir, m’avait dit quand il avait lu les premiers chapitres des Amoureux. Il a dit, j’ai vu que tu étais musicienne et je retrouve cette musicalité dont moi je n’ai pas du tout conscience pour le coup. Je pense qu’à ce moment-là, je n’avais même jamais entendu ce terme-là d’écriture musicale. C’est vrai que moi, quand j’ai commencé à écrire, je ne connaissais pas Bookstagram. Je n’avais jamais mis les pieds dans un salon. C’était un univers qui m’était complètement inconnu. Mais je pense que de toute façon, oui, c’est sûr que les années que j’ai passées dans la musique ont forcément influencé mon écriture. Et je me rends compte que, en fait, dans toutes mes histoires, dans Les Amoureux de la Lune, Ulysse est pianiste. À l’ombre du manoir, Violette, elle est pianiste aussi. Il faudrait que je varie un peu. Je vais faire un flûtiste pour le prochain. Et dans Sombre solstice, on a une importance, la musique est aussi très importante. En même temps, on est avec un groupe d’amis aux États-Unis dans les années 70, en pleine période de Woodstock et des gros festivals de rock. Donc, il y a aussi cette référence un peu pop culture aux groupes de cette période-là et tout. Mais c’est vrai que la musique, c’est ma deuxième passion après la littérature. Et forcément, je mêle un peu les deux.

Ingrid: Et maintenant que la musicienne est devenue aussi auteur, est-ce que tu as l’impression d’avoir évolué en termes d’écriture, mais aussi peut-être en termes de confiance en toi ?

Lizzie Felton: Je manque de confiance, sincèrement, c’est le cas, mais ça ne m’a jamais empêchée d’aller toquer aux portes. Pour le coup, Slalom, je n’aurais pas toqué à la porte d’un éditeur sans avoir écrit l’histoire en perso. Je sais qu’il y a des auteurs qui signent sur synopsis, mais c’est des auteurs qui ont déjà écrit 15 ou 20 bouquins. Pour la plupart, en tout cas. Mais c’est comme la scène. Les gens me disent, oui, tu dis que tu manques de confiance, tu as fait de la scène. Oui, mais moi, avant de monter sur scène, j’avais envie de vomir à chaque fois. C’est juste qu’à un moment donné, c’est… le désir de faire les choses, d’accomplir les choses, de réaliser mes rêves, elle est plus forte, en fait, que mon manque de confiance. Et puis, quand j’ai commencé à soumettre Les Amoureux de la Lune, parce que j’avais commencé à le soumettre quand même, avant que Mathieu vienne le chercher, je me suis dit, si je me prends plein de noms en pleine face, qui le saura, à part moi ? Et puis pour moi, je n’ai pas de soucis avec le fait de faire des erreurs ou de prendre des portes. Je trouve ça normal. Justement, pendant l’écriture des Amoureux de la Lune, comme je ne connaissais rien du tout à ce milieu, je me suis un peu renseignée en lisant des articles de différents journaux, un peu sur le milieu de l’édition. Et j’ai aussi lu beaucoup de parcours d’auteurs qui avait vraiment galéré, d’auteur célèbre maintenant, qui avait vraiment galéré à se faire publier. Et je les lisais pas comme… Quand je disais ça, genre à mes sœurs, elles me disaient, mais lis pas ça et tout, ça va te démotiver. Je dis, mais non, au contraire, ça me montre que si je prends 50 portes avant d’en ouvrir une, il y en a d’autres qui en ont pris tout autant et qu’il ne faut pas que je m’arrête à la première porte que je vais me prendre.

Ingrid: Merci de nous dire tout ça. D’ailleurs, dans le podcast, on a un épisode qui s’appelle « Publier une trilogie fantasy après 53 refus ». Je mettrai le lien dans les notes. Et pour finir, est-ce que tu aurais un conseil pour la jeune Lizzie qui découvrait tout juste le monde de l’écriture ?

Lizzie Felton: Ne fais jamais ça ! Surtout plus une part en courant, je te dis donc. Un conseil un peu basique, mais lire beaucoup. Déjà lire beaucoup. ne pas avoir peur d’aller vers les autres, poser des questions. Il y a plein de gens ouverts et qui sont prêts à aider aussi. Et ça, par contre, c’est quelque chose que je n’ai pas osé faire moi, par exemple. Alors, j’ai de la chance d’être tombée au Chat Noir, mais ils sont très bienveillants et très justes. Mais pour avoir parlé avec beaucoup de d’autres auteurs qui ont vécu un peu des débuts chaotiques chez des éditeurs et tout, je pense qu’il faut essayer vraiment de se renseigner, de ne pas signer n’importe quoi aussi, parce que je veux dire, publier c’est bien, être édité c’est bien, mais pas à n’importe quel prix, en fait. Et vraiment, essayer de s’entourer pour ne pas sentir seule, parce que l’écriture, c’est quelque chose de très solitaire. Et bien évidemment, conseil basique aussi, mais c’est tellement la base de tout, c’est persévérer. C’est persévérer parce que l’écriture, c’est un marathon et il ne faut pas lâcher. Et pour avoir lu beaucoup de parcours d’auteurs qui ont galéré, heureusement que ces auteurs-là n’ont pas lâché, parce qu’on serait privés d’énormément de grandes oeuvres aujourd’hui. Et même quand on sait que Proust, c’est un des premiers auteurs à s’être auto-édité, je ne comprends pas encore pourquoi, à ce jour, l’auto-édition, par exemple, est mal perçue. Il vaut mieux auto-éditer ses oeuvres que de signer n’importe quoi. Il ne faut pas avoir peur de se prendre des refus. À un moment donné, il faut sortir les romans du tiroir et il faut aller toquer à des portes. Le refus fait partie du processus de publication, en fait. C’est tout à fait normal et ne vraiment pas se décourager et retravailler aussi et rester humble dans le sens où il faut écouter les conseils aussi et prendre avec humilité les critiques pour s’améliorer toujours et encore parce qu’on ne peut pas écrire tout de suite un premier roman parfait et que c’est tout à fait normal, en fait.

Ingrid: Merci beaucoup, Lizzie !

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