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Ecrire un thriller avec Noémie Bourgois

Comment écrire un thriller haletant ? J’ai invité une auteure de dystopies et thrillers, Noémie Bourgois, pour t’aider à y voir plus clair et écrire un bon thriller !

Comment écrire un thriller avec Noémie Bourgois

Dans cet épisode, je reçois Noémie Bourgois, auteure de dystopie et d’anticipation mais également d’un thriller en cours d’écriture !

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Comment écrire un thriller avec Noémie Bourgois

Nous y parlons :

  • de sa carrière d’auteure depuis ses débuts en auto-édition
  • de comment écrire un bon thriller et quels points soigner particulièrement : suspense, style, personnages…
  • de comment elle s’organise pour mener de front écriture, autoédition de plusieurs livres et réseaux sociaux
  • et de ses conseils pour auteurs en herbe !

Retranscription de l’épisode

Noémie Bourgois: On suit donc un personnage, on est dans sa tête, on est avec ses interrogations et on est avec sa propre réalité. C’est forcément dans le thriller, mine de rien, il y a une grosse part de travail sur les personnages, sur leur psychologie, sur leur peur, sur leur interprétation, sur leurs angoisses, etc. Forcément.

Ingrid: Tu écoutes le Café des auteurs, le podcast pour les auteurs en herbe perdus dans la jungle des conseils contradictoires. Moi c’est Ingrid Lemmer, je suis auteur et coach sur l’école d’écriture en ligne j’écris un roman.eu. Ma mission avec ce podcast c’est de te guider pour que tu puisses écrire le livre de tes rêves et le publier grâce à des conseils concrets et bienveillants et des auteurs qui te dévoilent tous leurs secrets. Alors prépare ta boisson chaude favorite, c’est l’heure de souffler un peu. Hello collègues écrivains, je suis très contente de te retrouver dans cet épisode avec Noémie Bourgois où on va parler de beaucoup de choses parce que Noémie Bourgois est auto-édité pour de la dystopie mais écrit également un thriller en ce moment et c’est l’occasion de parler de ce que c’est un bon thriller, de comment réussir son thriller. Donc si c’est un genre que tu affectionnes tu vas apprendre plein de choses mais on parle également beaucoup de l’auto-édition, de sa confiance en elle et de ses conseils pour les auteurs en herbe. Vaste programme, donc je te laisse avec notre épisode. Bien sûr, tu trouveras tous les liens pour retrouver Noémie dans les notes du podcast. Bonne écoute ! Et on est avec Noémie Bourgois. Hello Noémie, bienvenue au Café des auteurs. Hello. Est-ce que, du coup, tu pourrais te présenter à nos auditeurs ?

Noémie Bourgois: Bien sûr. Alors, comme tu l’as magnifiquement prononcé, je m’appelle Noémie Bourgois. Je rigole avec ça parce que 95% des gens m’appellent bourgeois. Donc voilà. Donc je m’appelle Noémie, je suis autrice depuis maintenant trois ans et demi. Il y a trois ans et demi que j’ai publié mon premier roman en auto-édition, donc principalement de la dystopie pour adultes et de l’anticipation, mais pas que. Je me diversifie un petit peu avec le temps. Je suis arrivée à l’écriture un petit peu par hasard. Je n’ai pas fait des études littéraires. J’ai fait des études de son, de cinéma, des études même un petit peu plus techniques, on va dire. Donc, vraiment, je n’étais pas spécialement prédestinée à devenir autrice, même si j’ai toujours été une grosse lectrice depuis toute petite et que chez moi, tout le monde lit beaucoup. Et à côté de ça, je suis musicienne depuis un certain nombre d’années. J’ai différents groupes. J’ai été régisseuse son aussi pendant une dizaine d’années en théâtre. J’ai fait de la tournée, j’ai fait de la régie de concert. Je suis aussi organisatrice de concert et je fais de la bêta-lecture professionnelle. Je fais un peu beaucoup de choses.

Ingrid: Et justement, dans ce quotidien bien chargé, un jour tu t’es dit, c’est pas assez chargé, je vais me lancer dans l’écriture. Comment ça s’est passé ?

Noémie Bourgois: Alors, la façon dont je me suis mise à écrire, c’est assez drôle. J’étais avec ma petite sœur c’est celle qui fait mes couvertures d’ailleurs, donc créative. Elle fait de la musique également. Et un jour, je ne sais même plus ce qu’on était en train de faire, mais on a eu l’idée d’un lieu, en s’imaginant une histoire, on a imaginé un lieu et on s’est dit, et si on écrivait une histoire, mais de base, on s’écrivait une histoire toutes les deux. J’écrivais un petit peu, elle écrivait un petit peu. On avait imaginé tout le contexte géopolitique, le lieu en question, parce que tout tournait autour de ce lieu, les personnages, etc. Et on s’est dit, on va commencer à l’écrire ensemble. Au final, ça n’a pas marché parce qu’elle, pour le coup, c’est une littéraire et nos deux plumes ensemble ne fonctionnaient pas, et au final, on ne voulait pas faire exactement la même chose. Elle, elle était encore en train de faire ses études, elle n’avait pas forcément le temps, donc je me suis dit, je vais continuer toute seule. Et j’ai écrit un petit peu quand j’avais le temps, quand j’avais envie. C’est devenu un moyen aussi de m’apaiser parce que j’écrivais à la main. Mes quatre premiers romans ont été écrits à la main et ça a été une façon de J’ai trouvé ce moyen de m’apaiser parce que je suis quelqu’un de très anxieux, très nerveux, très angoissé. L’écriture manuelle m’apaisait beaucoup. J’ai trouvé que c’était presque plus un petit rituel que de me dire ” je vais écrire un roman, je vais sortir un livre.” Au bout d’un moment, quand j’ai commencé à voir que ça faisait 70 000, 80 000 mots, je me suis dit : Bon, maintenant que j’arrive au fur et à mesure au bout de quelque chose, pourquoi est-ce que je n’en ferais pas, en fait, justement, quelque chose ? Et c’est là que je me suis dit, OK, je vais en faire un livre. Donc, forcément, quand on écrit une histoire de base sans se dire qu’on va sortir un livre et qu’on prend la décision en cours de route quand il faut retravailler, c’est colossal. Donc, le travail de réécriture que j’ai eu sur ce premier roman, donc les Origines étaient énormes. Mais voilà, en fait, je ne me suis pas dit, je vais écrire un livre de base. De base, avec ma frangine, on s’est dit, eh bien, on se raconte une histoire, en fait, comme on pourrait se raconter une histoire à l’oral en fait, sauf que nous on s’est dit on va la faire à l’écrit. Et voilà comment je me suis mise à écrire et comment ça a tout lancé en fait.

Ingrid: Et tu dis quand même que tu étais certes pas tombée dans l’écriture très jeune, mais que tu étais une grande lectrice. Est-ce que dans ce genre du coup, dystopie, anticipation, voire thriller, tu as des influences et des auteurs préférés ?

Noémie Bourgois: Alors oui, j’ai des auteurs préférés, j’ai toujours lu beaucoup de policiers, beaucoup de thrillers, je pense que ça compose 90% de mes lectures et pourtant j’ai mis du temps à me mettre à en écrire parce que je voyais ces genres littéraires un petit peu, je les mettais un petit peu au-dessus des autres en termes d’écriture et je voyais le processus d’écriture de ces genres littéraires quand même un peu plus complexe que d’autres. Mais si il y a des auteurs préférés, oui, je suis une énorme fan de Franck Thillier. Je trouve qu’en termes de… J’adore faire des recherches pour mes romans. Moi, c’est surtout des recherches scientifiques, médicales, techniques. Et lui, c’est ce qu’il fait aussi et ça m’a toujours fascinée chez lui. La précision de tout ce qu’il écrit, la quantité de travail de recherche qu’il met, le travail qu’il arrive à régurgiter de manière pourtant très claire et passionnante dans ses romans. Et maintenant que je suis passée de l’autre côté, je réalise que pour toutes ces petites informations dans ses romans, en fait, ça ne représente que 5 % de tout le travail de recherche qu’il a dû faire derrière. Ça, j’en suis rendue compte sur le dernier nez où j’ai passé des dizaines et des dizaines d’heures à faire des recherches médicales pour au final n’en mettre que 5 %, mais pour que ce soit cohérent et que je maîtrise un peu ce dont je parlais. Il y avait tout ce travail à faire derrière. Et Franck Thilliez en fait, c’est vraiment celui que je place au-dessus des autres à ce niveau-là. J’adore Franck Thilliez. J’aime aussi beaucoup Fred Vargas, plus du coup dans Policier, Policier également, pour la création de ces ambiances, de ces descriptions. C’est vraiment autre chose que je vais chercher chez elle. Après, toute cette nouvelle génération, j’adore Chatham, j’adore Granger.

Ingrid: Et plutôt des auteurs francophones, alors ?

Noémie Bourgois: Oui, oui, oui. On trouve d’excellents auteurs de thrillers et de policiers partout, mais je trouve qu’en France, on a d’excellents auteurs et autrices, vraiment. On a de quoi faire, vraiment.

Ingrid: Et du coup, effectivement, toi, les genres vers lesquels tu t’es tournée, il y a du thriller, on va en parler, mais il y a aussi un peu des dystopies, etc. Pourquoi ces genres-là, spécifiquement ?

Noémie Bourgois: On s’écarte un petit peu des influences. Je suis quelqu’un… en colère, révoltée. J’ai toujours été engagée à différents niveaux, politiquement. Je me suis toujours interrogée sur tout ce qui se passait dans notre société, à essayer de comprendre pourquoi des choses se passaient de telle ou telle façon. Et du coup, il suffit d’écrire sur ces mots de notre société. Il suffit d’ouvrir un petit peu les yeux, de voir ce qui se passe et les idées fusent vraiment. Et j’avais besoin d’aborder certains sujets, des sujets un peu compliqués, des sujets un petit peu difficiles, et c’est un moyen pour moi aussi de… Je suis hypersensible, au sens strict du terme, et j’absorbe énormément, mais surtout tout ce qui est très négatif. Le positif aussi, mais on ne va pas se mentir, c’est surtout le négatif. Et du coup, en faire des récits, en faire des histoires, essayer de m’interroger sur ce qui se passe et d’interroger les lecteurs et les lectrices, c’est un moyen pour moi aussi, c’est un peu une forme d’exutoire en fait, d’écrire. Et c’est pour ça que je me suis tournée facilement vers l’anticipation, vers la dystopie, en essayant d’imaginer on va laisser pas ça dans notre société, comment ça pourrait tourner si jamais les situations ont empiré, si jamais telle ou telle décision a été prise par les gens qui nous gouvernent, etc. Voilà.

Ingrid: Quelque chose que je reconnais beaucoup, parce que moi c’est un peu la raison pour laquelle je me suis retournée vers la science-fiction aussi, c’est d’exorciser un peu des peurs liées à ce qui se passe dans le monde. Et c’est assez drôle d’ailleurs, parce qu’effectivement il y a des choses que tu as écrites en tant qu’anticipation qui commencent à devenir un petit peu vraies, Est-ce que quand tu as publié ton premier roman, parce que tu t’es donc tourné vers l’auto-édition, je pense notamment au fait que tu abordes des thèmes pas forcément faciles à aborder, est-ce que l’auto-édition était ton choix dès le départ ?

Noémie Bourgois: Alors, j’ai longtemps hésité entre l’auto-édition et l’édition traditionnelle. Je me suis renseignée un maximum. Dans l’auto-édition, il y avait ce côté d’être capable de tout gérer, avoir cette espèce de satisfaction d’être arrivée au bout du bout du bout du bout, même si jamais on s’entoure, mais d’avoir vraiment fait quelque chose soi-même. L’aspect financier aussi, la rémunération qui est plus importante chez les auto-éditeurs, même si les auto-édités n’étaient pas le critère numéro un. Mais avec le tout premier roman, Les Origines je pense que j’étais encore à ce stade où j’avais besoin, pas au niveau des autres, au niveau de moi-même, d’une espèce de validation d’un éditeur ou d’une éditrice, que je n’ai plus maintenant, que j’ai perdue très rapidement, mais j’avais quand même un petit peu ce truc de me dire, est-ce que je n’ai pas besoin de quelqu’un valide ? Ce n’était pas forcément pour que les gens me disent, tu es en maison d’édition, tu es une vraie autrice, C’était pas ça, c’était vraiment moi, moi-même en fait. Donc j’ai quand même envoyé Les Origines à trois maisons d’édition que j’avais sélectionnées. Et les trois maisons d’édition, j’ai eu deux réponses, deux détaillées, dont l’une extrêmement détaillée, d’un éditeur qui a pris le temps, qui a lu le roman très vite, et qui a pris le temps de me dire, écoute, ça j’ai trouvé que c’était top, ça je pense que tu pourrais le retravailler un petit peu, en me donnant des pistes, c’est hyper intéressant. Et les deux m’ont dit que le problème, c’est que ce que j’écris, c’est un petit peu le cul entre deux chaises, dans le sens où on est vraiment sur de l’anticipation, où ce que j’anticipe souvent, c’est les avancées sociales, médicales, mais dans les décennies à venir. Donc, même si jamais on reste dans un sous-bord de la science-fiction, c’est pas ce que eux entendent vraiment, qu’ils cherchent la science-fiction dans le sens imaginaire du terme. Et je ne suis pas du tout non plus en contemporain. En plus, la dystopie, la plupart des gens, quand ils pensent dystopie, ils pensent dystopie forcément pour adolescents. et donc ils m’ont dit que ça ne colle pas exactement à ce qu’on voudrait. Donc je me suis dit que je ne vais pas chercher plus loin. De toute façon, je me suis rendue compte que je cherchais une maison d’édition pour les mauvaises raisons, alors qu’aujourd’hui je cherche à être hybride et à avoir des manuscrits en maison d’édition pour ce que je considère être les bonnes raisons. J’ai laissé derrière moi ce côté, j’ai besoin de l’air drâle, la validation de ma maison d’édition. Donc très rapidement, j’ai dit que j’étais déjà entre maison d’édition et auto-édition. C’est parti, je me lance dans l’auto-édition. Et puis voilà.

Ingrid: Et du coup, tu as publié essentiellement des dystopies en auto-édition, j’ai envie de dire. Pas que adultes.

Noémie Bourgois: Pour le moment, c’est que des romans pour adultes. Sachant que, par exemple, la saga MKV ou Les Origines ça peut être lu à partir d’une quinzaine d’années, mais ce n’est pas la cible. Les personnages sont adultes, ils ont entre 25 et 45 ans. Il n’y a pas du tout cette évolution, les problématiques pouvant être liées à la jeunesse ou du jeune adulte. Donc je cible vraiment des adultes, et j’ai même des romans, comme le dernier Le registre. Je les déconseille avant 16 ans minimum pour les thèmes abordés. Pour la maturité, je pense qu’il est nécessaire d’avoir une certaine réflexion par rapport à la lecture. Et je ne dis pas ça pour infantiliser, du genre « si t’as 15 ans et demi, t’es pas capable de réfléchir », c’est pas ça. Il y a des sujets auxquels on s’ intéresse avec le temps, on prend du recul sur certaines choses, etc. Donc c’est vrai que jusqu’à présent, c’était vraiment que pour adultes. Et en dehors de cette dystopie, j’ai quand même écrit avec Marie Faucheux on a écrit un quatre mains, “Tu sais quoi, chassons-les” où là, ça n’a absolument rien à voir. On est sur une urban fantasy, complètement décalée et déjantée. Donc voilà, c’est vraiment très différent. Mais là, pareil, ce n’est pas forcément pour la jeunesse, c’est vraiment public adulte également. Donc jusqu’à présent, tout ce que j’ai publié, pas tout ce que j’ai écrit, mais tout ce que j’ai publié, la cible, ce sont les adultes.

Ingrid: Et ça m’évoque une question, parce qu’en auto-édition, la part où on parle de soi sur les réseaux pour faire connaître notre livre est très importante. Et effectivement, sur les réseaux, on voit peu ton genre littéraire. On voit justement, comme tu le dis bien, la dystopie jeunesse, ce qui est un peu étrange d’ailleurs, quand on y réfléchit. Et finalement, ton genre littéraire n’est pas très représenté. Et je pense que du coup, ça peut poser un peu un frein à la visibilité de tes livres.

Noémie Bourgois: Alors, oui, bien évidemment. De toute façon, moi, j’ai pris conscience avec le temps que mes romans, leurs cibles, elles étaient en librairie. C’est pour ça que cette année, j’essaie que j’ai vraiment le but de devenir autrice hybride parce que moi, effectivement, le genre littéraire que j’ai choisi d’écrire, ce n’est pas forcément le genre littéraire que l’on voit en auto-édition. Comme je le dis tout le temps, il n’y a même pas de catégorie anticipation sur KDP ! Pour moi, c’est assez bizarre. Pourtant, 1984, le Meilleur des mondes… Parmi les grands classiques de la littérature, on a du roman d’anticipation et ce sont des genres qui se vendent quand même, mais pas forcément en auto-édition. Ma cible n’est pas forcément sur KDP, mais pas forcément sur les réseaux. Alors moi, là où j’ai de la chance, c’est que j’ai quand même développé tous mes réseaux. Donc j’ai quand même un certain nombre d’abonnés, ce qui m’assure quand même que même si jamais ce n’est qu’un petit pourcentage qui va lire mes livres, j’ai quand même des lecteurs et des lectrices. Je pense que c’est à prendre en considération quand on se lance dans l’édition et qu’on choisit la voie éditoriale, d’avoir conscience que certains genres ont plus fait pour l’auto-édition que d’autres.

Ingrid: Justement, à propos de genre littéraire, on a beaucoup parlé de dystopie, mais toi tu t’es tournée récemment vers le thriller.

Noémie Bourgois: Oui, tout simplement parce que c’est mon genre préféré, le thriller et le policier. Et je savais que j’en écrirais un jour, mais jusqu’à présent, je m’étais dit, est-ce que j’ai ce qu’il faut pour écrire ? Parce que je ne sais pas, je m’étais mis en tête que je ne pouvais pas écrire de thriller ou de policier. Et j’avais quand même une idée qui me trottait en tête et je me suis dit, ça serait bien qu’à un moment, je prenne mon courage à deux mains et que je me lance en fait dans ce projet. Et l’année dernière, j’ai lu « Jamais deux sans toi » d’Alex Sol. J’ai adoré ce roman, je l’ai dévoré en une journée. Je l’ai trouvé vraiment incroyable. Et je me suis dit, écris ton thriller au bout d’un moment, tu vas attendre combien de temps ? Et donc, j’ai commencé à faire des recherches pour écrire le thriller et à travailler un petit peu dessus avant l’été 2023. Puis après, j’ai eu la publication du Registre. Après, j’ai écrit une dystopie young adult. Et enfin, je suis revenu à ce thriller que j’ai terminé en fin d’année et que je vais commencer à réécrire cette semaine. Et en fait, je me suis rendu compte que ça me faisait tellement plaisir d’écrire du thriller. Surtout qu’à force d’écrire de la dystopie et de l’anticipation, au bout d’un moment, on craint un petit peu de… retrouver un petit peu toujours les mêmes schémas, malheureusement, d’un livre à l’autre. Ça, c’est quelque chose qui me fait peur, que je pense que j’ai évité jusqu’à présent. Mais là, le fait de m’aventurer enfin vers du thriller, je me défais un petit peu de cette crainte. Donc, j’ai d’autres projets thrillers. J’ai des projets aussi de polar, mais ça viendra après parce que c’est un autre travail encore de recherche. Et de préparation, pour le moment, je ne souhaite pas faire. Donc ça sera peut-être l’année prochaine, je ne sais pas. Mais en tout cas, dans le thriller, maintenant que j’ai mis un pied dedans, en tant qu’autrice, je pense que je vais vite mettre le deuxième pied.

Ingrid: Je vois, très bien, pour avoir écrit enfin de la SF, après avoir écrit beaucoup de fantasy et tout ça, en ayant justement peur du style, des recherches et tout. Puis en fait, le premier chapitre, c’était la révélation. J’ai dit, mais pourquoi j’ai pas commencé plus tôt ?

Noémie Bourgois: Parfois, on s’impose des blocages nous-mêmes, mais sans raison en fait.

Ingrid: Et alors à propos de thriller, c’est quoi pour toi un bon thriller ?

Noémie Bourgois: Alors, un bon thriller pour moi c’est un roman que je ne vais pas pouvoir lâcher. C’est un roman que je vais tenir dans la main toute la journée. Ça m’arrive des fois, maintenant que la liseuse, c’est plus pratique, je me lave les dents, j’ai le bouquin dans la main. Je me fais à manger, j’ai le bouquin à côté. J’ai envie d’avoir peur à différents niveaux. J’ai envie de ressentir de l’angoisse. J’ai envie de sursauter. J’ai envie d’avoir peur pour les personnages. J’ai envie d’avoir peur moi, en tant que personne en train de lire. J’ai envie d’être surprise. C’est hyper important pour moi d’être surprise à un moment ou à un autre. et j’ai envie de terminer le livre en me disant « ah ouais, ok, c’était ça ». Moi, c’est ce qui me plaît le plus, sachant que j’aime bien quand J’aime bien quand on a un thriller avec une enquête policière également, ou pas, ça dépend. Moi j’aime bien quand on vient vraiment creuser dans les personnages et qu’ils sont poussés et que je suis poussée un petit peu dans mes retranchements.

Ingrid: Et du coup, ce que j’entends dans ta définition, c’est vraiment que le rythme et la tension jouent une part énorme, je trouve, dans ce genre-là, bien plus que dans tout autre genre littéraire.

Noémie Bourgois: Oui.

Ingrid: Et comment tu t’y es prise, du coup, pour ce roman-là ? Alors bon, c’est le premier jet, mais comment ça s’est passé, du coup, pour toi ? Est-ce que c’était une évidence ou pas ?

Noémie Bourgois: Alors, j’ai des points forts et des points faibles en tant qu’autrice, dont j’ai conscience, dont j’ai eu conscience assez rapidement. Et je pense que c’est intéressant, d’ailleurs, en tant qu’auteur, d’être capable d’identifier ses points forts et ses points faibles. Et moi, j’ai la chance d’avoir parmi mes points forts la gestion des chapitres et la gestion des fins de chapitre. Pour moi, il faut absolument savoir les gérer. Je refuse, entre guillemets, d’avoir dans un de mes romans un chapitre qui termine où on se dit, OK, d’accord, je lirai la suite demain. Je veux que chaque fin de chapitre amène une révélation, amène une question, donne envie d’aller sur le chapitre suivant. Et ça, c’est quelque chose que je sais plutôt bien gérer. Et donc du coup, pour le thriller, ça m’a servi énormément, parce que ça m’a permis vraiment de rythmer et qu’à chaque fin de chapitre, on ait vraiment envie d’avoir la suite. Donc ça, je pense que c’est ce qui m’a le plus aidée. Là où j’ai pas mal travaillé également, c’était sur les faux semblants pour que le lecteur s’interroge une grosse partie du roman sur est-ce que c’est réel, est-ce que c’est pas réel. Je vais pas trop détailler parce que ça spoil après sinon le roman. Mais du coup, ça a été un gros travail. Et d’ailleurs, c’est quelque chose que j’ai beaucoup retravaillé à la réécriture. Je veux que le lecteur, la lectrice, en lisant, se dise : Attends. où est-ce qu’elle nous emmène, là ? Est-ce que c’est vrai ? Est-ce que c’est pas vrai ? Donc ça, ça a été aussi quelque chose d’important. Le fait d’avoir la personne qui va être en train de lire qui s’interroge sur la suite, vraiment, pour moi, elle va être plus investie dans sa lecture. Et du coup, en termes de tension, etc., c’est… Je pense que c’est intéressant. Le gros plus, je pense, pour moi, en tant qu’autrice, ça a été vraiment cette gestion des chapitres et d’avoir un petit cliffhanger à la fin de chaque chapitre. Et ça, c’est quelque chose que j’ai toujours fait dans mes romans et qui m’a vraiment servi pour le thriller.

Ingrid: Oui, et qui n’est pas forcément utile dans tous les romans. Si vous n’avez pas une romance, les cliffhangers de fin de chapitre, on s’en fiche un peu. Là, je te rejoins sur le fait que dans un thriller, c’est important de créer l’attente du chapitre d’après. Du point de vue forme, parce qu’un thriller, c’est une ambiance aussi, souvent dans un certain milieu, ce genre de choses. Est-ce que tu as vu un changement ou tu as créé un changement par rapport à ce que tu écrivais avant ?

Noémie Bourgois: Pas vraiment. Moi, j’ai un style qui est très souvent qualifié de cinématographique, d’ailleurs qu’il était trop au début, et ça a été un travail que j’ai dû faire, je pense parce que je suis passionnée de cinéma, je fais des équipes de ciné, j’écris des scénarios, donc forcément, ça vient de là. C’est cool, mais ça a aussi des inconvénients, parce qu’au début, c’est vrai que j’écrivais certaines choses, ça faisait un peu trop scénario. Donc, il a fallu que je retravaille ça, mais d’un autre côté, d’avoir ce côté très scénaristique et très visuel, alors que pour ça, je n’ai pas trop de descriptions. Mes bêta-lectrices et mes bêta-lecteurs, souvent, me disent « un petit peu de description, là ». et je rajoute des choses. Donc, je pense que cette plume que j’ai, qui est assez simple, qui va à l’essentiel, du coup, je pense que ça capte directement. Je n’essaie pas de passer par 10 000 choses. Après, là, ce qui joue, moi, en ma faveur au niveau de l’ambiance, etc., c’est tout simplement le contexte. Ça se passe dans le milieu du survivalisme. Et donc, forcément, en fait, on a un groupe d’amis qui part faire un stage survivaliste, autonomie… Sauf que tout part en cacahuètes, grosso modo. Donc, en fait, le lieu, le contexte et en plus ce que s’imaginent plein de gens sur le survivalisme, parce qu’en fait, le survivalisme, on s’imagine un peu tout et n’importe quoi, et ça peut être un peu tout et n’importe quoi. Ça peut aller de personnes qui font des stocks, qui essayent d’être un peu plus autonomes, de trouver des moyens de se nourrir eux-mêmes si jamais il se passe quelque chose, etc. aux mecs ultra extrêmes qui font des stages sans manger pendant plusieurs jours, ou ils font des stages de séquestration, etc. Donc ça peut être très extrême. Et en fait, j’ai aussi joué avec l’espace dans l’inconscient collectif quand on parle de survivalisme. Donc ça, ça a joué en ma faveur. Pareil, le deuxième que je vais écrire, il y aura des sectes. Donc là, pareil, j’ai, entre guillemets, la facilité de choisir un contexte autour de l’histoire. qui questionne déjà, qui peut un petit peu effrayer. Forcément, j’ai joué là-dessus, oui, clairement.

Ingrid: Et puis effectivement, je trouve que c’est un contexte qui aide parce que pour moi personnellement, dans un bon thriller, justement, on se demande vraiment si les personnages vont tous mourir, si le héros va survivre et tout ça. Et clairement, dans un contexte comme ça, du coup, je pense qu’on est suspendu à chaque page en train de se demander si quelqu’un va mourir et qui, quoi.

Noémie Bourgois: …comment, pourquoi, est-ce qu’il est vraiment mort ou pas.

Ingrid: Et dans le thriller, il y a quelque chose qui est hyper important et qui est très développé chez les thrillers qu’on connaît et qu’on aime bien, c’est un peu l’aspect personnage et notamment leur psychologie, leur psyché, leur profondeur, leur peur. Toi, du coup, c’est un thriller avec un groupe de personnages, c’est ça ?

Noémie Bourgois: Oui, alors j’ai un personnage principal, c’est écrit à la première personne. Donc j’ai un personnage principal, mais qui est un groupe de personnages qui arrive justement dans un camp survivaliste. Mais on suit donc un personnage, on est dans sa tête, on est avec ses interrogations et on est avec sa propre réalité. Forcément, dans le thriller, il y a une grosse part de travail sur les personnages, sur leur psychologie, sur leur peur, sur leur interprétation, sur leurs angoisses, etc. J’ai fait une grosse partie où les lecteurs et les critiques ont s’interrogé sur la perception qu’a ce personnage, et se diraient ” est-ce qu’il est OK ? Est-ce que ce qu’il perçoit, c’est vraiment ce qui se passe ? Est-ce que tout son passif et tous ses traumas ne viennent pas interférer dans sa perception de la réalité, etc.” Donc j’ai vraiment travaillé ce manuscrit là-dessus. Et d’ailleurs, ça va être le gros de la réécriture aussi, c’est voir si jamais j’ai mis bien les bonnes pistes au fur et à mesure du roman, dans ses réactions, dans ce qu’il va dire, etc. m’assurer que plein de choses qu’il dit puissent être interprétées de différentes façons pour que le lecteur s’interroge. Et d’ailleurs, quand je vais faire bêta lire ce roman, je vais demander justement à mes bêta lecteurs et mes bêta lectrices de porter une attention particulière à la psychologie du personnage, à son évolution et à toutes ses interrogations. Parce qu’effectivement, dans le thriller, les personnages et ce qui se passe dans leur tête, c’est quand même l’essentiel. On peut avoir un thriller, un huis clos, qui se passe dans une pièce toute blanche, en fait. Ce n’est pas le cas de plein d’autres genres littéraires où d’autres choses vont devoir être plus développées. C’est pour ça que quand je vois des fois écrit ” thriller psychologique”, heureusement ! j’espère qu’il est psychologique ton thriller !

Ingrid: J’ai l’impression que là, avoir plusieurs bêtas lecteurs, à mon avis, c’est même super important, parce qu’on est vraiment sur un sujet hyper fluctuant qui est la psychologie humaine. Chaque bêta va avoir sa perception et ses pistes et ses idées sur chaque un personnage.

Noémie: Absolument. Moi, j’ai toujours beaucoup de bêtas lecteurs, sachant que je fais plusieurs niveaux de bêta lecture. Et pour celui-ci, c’est vrai que d’autant plus, et d’ailleurs je ne vais pas avoir forcément la même équipe de bêta-lecteurs sur ce roman, parce que j’ai beaucoup de bêta-lecteurs habituels qui ne lisent pas forcément de thrillers, et pour moi il me faut au moins les trois quarts de mes bêta-lecteurs et bêta-lectrices, il faut que ce soit des lecteurs et lectrices de thrillers, parce qu’ils sont habitués aussi à ce qu’on joue un petit peu avec eux, et de voir si jamais ils décèlent peut-être trop rapidement, le jeu que je mets en place, parce qu’ils ont l’habitude de certains schémas, etc. Et quelqu’un qui n’a jamais lu de thriller, il va peut-être arriver avec un esprit un petit peu plus « naïf », un petit peu plus nouveau, alors que quelqu’un qui a déjà lu des dizaines, des centaines de romans dans le genre va se dire « Attends, là, ce que tu es en train de mettre en place, On est dans un thriller, potentiellement, ça peut vouloir dire ça. Donc là, c’est vrai que je prends d’autant plus en considération les habitudes de lecture des personnes qui vont bétalire ce roman.

Ingrid: Et du coup, tu me disais avant qu’on commence que pour ce thriller-là, ce n’est pas l’auto-édition que tu envisages.

Noémie Bourgois: Oui, cette année 2024, c’est l’année où je souhaite devenir autrice hybride. Donc, j’ai plusieurs manuscrits que je vais envoyer en maison d’édition. Donc la dystopie young adult à laquelle j’ai fait référence juste avant, que je vais envoyer à des maisons d’édition, à laquelle je vais le faire participer également à des concours qu’il y a actuellement, et ce thriller, je vais aussi le soumettre à des maisons d’édition, en sachant que je vais le soumettre à une maison d’édition avant, je ne dis pas son nom ici pour ne pas me porter la poisse ou quoi que ce soit, En fait, de base, je ne savais pas trop celui-ci, si j’allais le faire en auto-édition, maison d’édition, sachant que voilà, comme j’ai dit tout à l’heure, le thriller est quand même un genre qui se trouve facile sur KDP. Mais il y a une maison d’édition qui me plaît. Ce n’est pas une très grosse maison d’édition. Ça fait quand même plusieurs années qu’elle existe, qu’elle fait du roman français, qu’elle fait de la traduction. Elle fait des beaux livres. Elle est présente en papier, elle est présente en numérique, elle est présente en audiobook. J’aime vraiment leur travail, et je sais pas, cette espèce de feeling que j’ai lorsque je vois leurs romans, etc. Et en fait, j’ai décidé de soumettre ce manuscrit à des maisons d’édition à cause de cette maison d’édition. Donc je vais leur soumettre à eux, parce que c’est celle que je vise en priorité, et si jamais ça ne donne rien, je le proposerai à d’autres maisons d’édition, j’ai déjà une petite liste en tête. Et puis si jamais ça ne me donne rien, parce qu’on rappelle quand même qu’un manuscrit aussi bon soit-il, ce n’est pas pour autant qu’il sera sélectionné par une maison d’édition. Des très bons romans qui sont envoyés à des maisons d’édition, il y en a des centaines, des milliers en fait. Mais il n’y a pas la place pour tout le monde, il y a le planning éditorial de la maison d’édition. Bref, donc si jamais ça ne me donne rien, je l’auto-éditerai.

Ingrid: Tu parlais de devenir une autrice hybride. Est-ce que c’est aussi pour avoir un pied dans les librairies d’un côté et garder l’auto-édition de l’autre côté ?

Noémie Bourgois: Absolument. Je pense que l’auto-édition et l’édition traditionnelle ont toutes les deux des avantages et des inconvénients. Après, selon les personnes, selon le temps qu’on a à investir ou pas, selon les genres littéraires, selon la cible également, forcément, si on écrit du jeunesse, se lancer en auto-édition, je pense qu’il peut risquer. Voilà, il y a des avantages et des inconvénients des deux côtés. Et moi, je pense que je pourrais bénéficier des avantages des deux. Et comme on le disait, moi, j’ai un genre littéraire qui n’est pas forcément le genre qui se prête le plus à être en autoédition. Et j’aimerais avoir ce pied dans l’édition traditionnelle pour essayer d’équilibrer un petit peu entre les avantages des deux côtés. Je ne me vois pas non plus être un jour 100 % maison d’édition parce que j’aime le travail qu’il y a à faire en tant qu’ autrice autoédité.

Ingrid: Et à ce propos justement, tu nous parles un peu du travail qu’il y a à faire autour des livres en auto-édition sur lequel tu communiques beaucoup sur les réseaux. C’est effectivement un travail assez impressionnant, surtout que là tu commences à avoir pas mal de livres, on voit le stock derrière toi quand on t’a en appel visio. Ça fait du coup beaucoup d’organisation entre l’auto-édition, les réseaux, l’écriture et ton métier à côté. Est-ce que tu as des conseils d’organisation à nous partager pour réussir à tout faire en même temps ?

Noémie Bourgois: Je suis quelqu’un qui travaille beaucoup, dans le sens où j’arrive à faire des journées de 12, 13, 14, 15 heures d’affilée. Ça, je pense que ça me vient de mon taf de régistration où j’avais des fois des très très grosses périodes. où je pouvais bosser. J’ai déjà fait des journées de 21 heures de boulot. J’ai déjà fait des semaines à presque une centaine d’heures de taf. Bref, je suis capable d’amasser une grosse quantité de travail. Par contre, ce n’est pas forcément très bien parce que c’est fatigant pour le corps, c’est fatigant pour l’esprit. Donc, je lis plus ça pour le préciser et le prendre en compte par rapport à moi. C’est vrai qu’il y a souvent des gens qui me disent « Ah là là, tu arrives à faire tout ça, tu as trop de la chance, etc. » De toute façon, il y a des inconvénients à côté. Ce n’est pas pour tout le monde et ce n’est pas quelque chose que j’ai envie de glorifier. Et après, au niveau de l’organisation, je fonctionne aux to-do list. J’ai des to-do list sur la journée, j’ai des to-do list sur la semaine, sur le mois, globalement sur l’année, manuellement. Donc, on le voit là, derrière moi, j’ai un tableau blanc où je note tout ce que je dois faire sur la journée. Mais j’ai aussi des semainiers où je me note tous les jours ce que je dois faire, sur la semaine ce que je dois faire. Et après, des fois, en plus, je me fais des petites to-do list à la main où je note vraiment tout ce que j’ai à faire. Comme ça, je suis organisée, je sais ce que je dois faire, donc je me décharge mentalement de devoir penser à tout ce que j’ai à faire. Là, j’arrive sur ma journée, j’ai ça à faire, je me mets à ça. Après, je switch d’une activité à l’autre, des fois très vite. Je ne peux pas rester concentrée sur une même activité trop longtemps. Mon cerveau ne fonctionne pas comme ça, donc c’est vrai que des fois, je switch toutes les 10 minutes, je change d’activité. Il y a des personnes pour qui ça ne fonctionne pas parce qu’elles doivent se mettre dans une activité et c’est seulement au bout d’un certain temps qu’elles sont vraiment à fond dedans. Moi, ce n’est pas mon cas, je switch tout le temps. Mais du coup, je trouve mon équilibre ainsi, de façon à ne pas trop m’enfermer dans quelque chose. mais en m’y tenant quand même parce que j’ai la liste des choses que je dois faire dans la journée et en essayant d’avoir une certaine souplesse. Parce que des fois, je me mets une liste de choses à faire dans la journée et au final, je ne peux pas pour plein de raisons. Ce n’est pas grave, je décale. C’est pour ça que j’ai des toutes listes sur la journée, la semaine et le mois. Ça me permet d’avoir une vision d’ensemble et de pouvoir redispatcher après sur les jours de la semaine, réorganiser et voir du coup comment je peux agencer au mieux. D’ailleurs, je montre un petit peu moins maintenant toutes les choses que je fais parce que je craignais justement de faire passer un mauvais message et que certaines personnes se sentent, soit se disent : attends moi je fais que ça c’est nul alors qu’en fait pas du tout parce qu’elles font certainement plein de choses que moi je ne fais pas et j’avais peur que ça donne l’idée que pour réussir pour vendre tant de livres, pour avoir tant d’abonnés, etc. Il fallait être capable de faire autant de tâches sur la journée, etc. C’est vrai que j’ai un petit peu arrêté de montrer tout ce que je faisais. J’en parle quand même parce que ça fait partie de mes activités et parce que c’est bien aussi de montrer qu’écrire un livre, ce n’est pas juste écrire un livre et qu’on peut avoir plein d’autres choses autour. Mais je fais attention à comment je fais passer le message.

Ingrid: Ça me fait penser à l’épisode de podcast il y a quelques semaines avec Safia Gourari où vraiment elle disait de se protéger un petit peu de ce qu’on voit sur les réseaux sociaux parce qu’effectivement, comme tu le dis bien, il y a des personnes qui ont une méthode, une façon de faire qui vont pas du tout marcher pour nous. Tu sais que typiquement, moi je suis un peu à l’opposé de toi, moi j’aime bien faire la même tâche sur huit heures et clairement j’ai beaucoup de mal à switcher, c’est un truc hyper difficile et justement j’appréhende aussi le côté auto-édition par rapport à ça parce que On n’en a pas trop parlé, mais ça recouvre énormément de choses. C’est une source de motivation quand on aime bien switcher d’un truc à l’autre. D’ailleurs, ça m’évoque aussi une question qui est que toi, tu écris vite. Tu écris plusieurs livres par an, je crois. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Ce n’est aucunement un problème si on souhaite se lancer dans l’auto-édition.

Noémie Bourgois: J’écris largement moins vite que plein d’autres en termes de nombre de sorties. L’année dernière, j’ai sorti l’intégrale de MKV, mais les livres étaient déjà sortis, donc j’ai juste eu à faire le travail de maquette, la couverture, etc. Mais je n’ai sorti que Le Registre parce que je n’ai pas eu le temps, à cause du théâtre notamment et de plein d’autres choses, de pouvoir sortir plus de livres. Mais par contre, j’ai quand même écrit le registre, j’ai écrit ma dystopie Young Adult et j’ai écrit mon thriller. Donc à côté de ça, j’ai quand même écrit plusieurs livres. Et un truc tout bête, par exemple, le thriller et la dystopie en adulte, ils sont très courts, ils font 70 000 mots. Forcément, quelqu’un qui écrit un livre qui va faire 150 000 mots, 170 000 mots, il va en sortir un par an, mais bon, ça correspond peut-être à deux, voire trois livres d’un autre auteur ou d’une autre autrice. C’est tout bête, mais ça, il y a plein de gens qui oublient lorsqu’ils disent, enfin, j’ai sorti qu’un livre. mais ton livre il fait 800 pages, celle d’à côté effectivement elle a sorti trois livres mais ils font 250 pages donc au final t’as pas écrit moins en fait.

Ingrid: Justement on parle de d’auto-édition, on parle de présence sur les réseaux, tout ça ça fait jamais trop du bien à la confiance en soi quand on écrit, notamment effectivement j’ai vendu moins de livres que la voisine, j’ai écrit dans un autre genre qui marche moins bien, un autre genre qui est moins présent sur les réseaux et je pense notamment au tien donc on va en parler. Comment est-ce que ta confiance en toi et en ton écriture a évolué depuis que tu t’es lancée ?

Noémie Bourgois: Je suis entourée d’autrices , qui sont devenues des amies, limite, elles font partie de mes amis les plus proches aujourd’hui, qui cartonnent. Et donc c’est vrai que quand je compare mes chiffres aux leurs, c’est ridicule. Et donc j’ai dû faire un petit peu ce travail sur moi, parce que forcément je me comparais à elles, mais pas négativement, d’être capable de différencier le fait que je vende moins de livres qu’elles, ne voulait pas forcément dire que j’écrivais moins bien qu’elle. Et donc j’ai fait un petit peu ce travail sur moi. Déjà pour être capable d’intégrer que être déçue de ses ventes, etc. ne doit pas conduire à être déçue de ses livres. Je pense que c’est important de séparer les deux. Le fait qu’un livre va cartonner, ça dépend de plein de choses. Donc forcément, on se compare aux autres. C’est un petit peu compliqué de prendre parfois du recul. Moi, je pense que sur les réseaux sociaux, il ne faut pas hésiter à prendre du recul justement, ne pas suivre les personnes qui nous font nous sentir mal parce qu’on se compare à elles. On a le droit, on sent qu’on a un peu tendance à se comparer, et puis alors en plus le problème de la comparaison, c’est que déjà on va se sentir moins bien, et puis après en plus ça peut amener à… des espèces de pensées un petit peu négatives, et on va devenir jaloux. Et donc, on va pouvoir se mettre à avoir des idées un petit peu négatives vis-à-vis des autres auteurs et des autres autrices qui ne nous ont rien fait. Et donc, ça peut vite être un cercle vicieux qui est très, très, très vicieux. Et donc, il ne faut pas hésiter, tout simplement, des fois, à se dire « pendant une semaine, je ne vais pas sur les réseaux » ou « pendant une semaine, je mets un tel, un tel, un tel » parce qu’ils ont tendance à pas mal partager leurs chiffres, leurs résultats, etc. Et moi, ça me fait me sentir mal. le temps que j’aille un petit peu mieux, je les mets en sourdine.

Ingrid: Et par exemple, sur ton évolution à toi, je dirais, par rapport au moment où tu as publié les Origines peut-être, est-ce que tu es quand même plus confiante ?

Noémie Bourgois: Alors, j’ai aujourd’hui une légitimité supplémentaire dans le sens où j’ai écrit plusieurs romans et donc j’étais confrontée à pas mal de problèmes. Et donc, mine de rien, j’ai toute cette expérience-là supplémentaire. Par contre, je n’ai pas l’impression d’avoir plus confiance en moi. Globalement, j’ai toujours été capable un petit peu de pointer mes points forts, mes points faibles, d’avoir vraiment conscience de ça. Et je pense que c’est important d’être capable, je l’ai déjà dit tout à l’heure, mais d’être capable de jauger ça. Parce que si jamais je m’écoute et que je ne fais pas un peu ce travail de me dire « ok, ça je sais faire, ça je sais faire, ça je sais faire », J’ai envie de tendance à me dire ok ça je sais pas faire, ça je sais pas faire, ça je sais pas faire. Et je pense qu’on est beaucoup à être comme ça. Et je pense que c’est pas mal des fois de se dire ok bah ça je sais gérer, ça je sais pas gérer, ça je sais gérer mais je pourrais peut-être encore mieux le faire, ça je sais pas gérer mais bon bah c’est inhérent à ma personne donc bah c’est comme ça. Mais par contre ça je sais pas gérer mais peut-être que je peux m’améliorer. et de savoir ce qu’on vaut parce que ça va nous permettre plus facilement de prendre du recul, de se sentir moins mal quand on va se comparer après avec un tel et un tel. Ça nous permettra aussi de bien mieux gérer la critique. C’est un conseil que j’en ai assez souvent vis-à-vis de la confiance en soi. tout le monde n’aimera pas votre roman, c’est évident. Posez-vous la question, est-ce que vous, vous aimez tous les romans ? Non, pas du tout. Vous, est-ce que vos livres préférés, il y a des gens qui les détestent ? Oui, bien évidemment. Et que quelqu’un qui n’aimera pas votre livre, ça ne veut pas dire que votre livre est mauvais, ça ne veut pas dire que vous êtes une mauvaise personne, parce que ça, voilà, il faut être capable un petit peu aussi de séparer ce qu’on a produit et la personne que l’on est. Et moi, c’est vrai que j’ai toujours réussi à faire ça, mais je pense parce que J’ai tout ce parcours et ce bagage musical avec moi où j’ai été confrontée à la critique. Je suis guitariste, mais je suis aussi pianiste et je suis passée au conservatoire. J’ai été confrontée très jeune à la critique, et la critique pas forcément très agréable. Et donc je pense que tout ce bagage-là m’a aidée à me forger, à me créer une espèce de carapace aussi. Donc je pense que ça facilite pour moi cette acceptation de la critique et de la comparaison avec les autres auteurs et autrices.

Ingrid: Tu nous as donné pas mal de conseils pour les auteurs en herbe, merci pour ça, je pense qu’ils seront très contents de les entendre. Est-ce que tu en aurais un petit dernier peut-être plutôt qui les encouragerait ? Je sais qu’on C’est un petit peu ce que j’aime bien demander aux auteurs, c’est qu’est-ce qu’ils diraient à la Noémie, par exemple, d’il y a, je ne sais pas, 5 ans, 6 ans, qui n’aurait jamais imaginé qu’elle en serait là aujourd’hui.

Noémie Bourgois: Alors, le conseil que je donnerais à la plupart des gens, ce n’est pas forcément le conseil que je me donnerais à moi. Parce qu’en fait, le conseil que j’ai envie de donner aux gens, si tu as envie d’écrire un livre, lance-toi. Genre maintenant, n’attends pas, ne te dis pas, ok, lundi prochain, le premier du mois, à la rentrée, enfin non, si tu as envie d’écrire un livre, vas-y. On s’en fiche que t’es 40 abonnés, on s’en fiche que t’es jamais écrit jusqu’à présent, on s’en fiche que tu fasses des fautes, on s’en fiche que t’es des problèmes de syntaxe, etc. T’as envie de décrire un roman, fais-le. Après, toute la suite, elle viendra après, si t’as besoin de t’entourer de personnes pour… pour retravailler ton roman, t’as besoin de… pas l’avenir, mais si jamais tu as envie d’écrire, écris. Voilà, ça c’est le conseil que je donnerais, et même de manière générale, si t’as envie de faire quelque chose, fais-le. Et ça c’est quelque chose que moi j’ai quand même un peu toujours fait, donc c’est vrai que c’est pas forcément le conseil que je vous donnerais moi. Si jamais je devais me demander un conseil à la moi d’ il y a cinq ou six ans, ça serait écrire du thriller plus tôt. Parce que voilà, je me suis un peu mis des barrières bêtement. Et du coup, ça peut être d’ailleurs un conseil si jamais il y a un genre littéraire qui vous intéresse. Ne vous mettez pas en tête que vous n’êtes pas capables de l’écrire. Pensez-vous, de manière générale. Et la suite, on verra après.

Ingrid: Chaque chose en son temps, mais ne pas attendre de la retraite. J’ai déjà entendu ça, donc clairement, je suis bien d’accord avec toi. Merci pour ce conseil. Pour finir, est-ce que tu peux nous parler de ton actualité, du moment ?

Noémie Bourgois: Actuellement, je suis dans les réécritures pour les envois à maisons d’édition. J’ai fini de réécrire L’épreuve qui est ma dystopie young adult et que je dois envoyer à partir de cette semaine à des maisons d’édition, sachant que certaines ont des deadlines. Il y a des concours également. Je vais attaquer la réécriture de Survivaliste, mon thriller, que je vais envoyer à des maisons d’édition également. Et après, au niveau écriture, je vais écrire la suite de Tu sais quoi, chassons-les avec Marie Faucheux, qui s’appellera Tu sais quoi, butons-les, qui est donc le deuxième tome de la trilogie. En termes d’écriture, je vais écrire la suite de l’épreuve, parce que c’est une saga, donc ce roman dystopique, et j’ai aussi un thriller. Donc, a priori, j’ai trois projets d’écriture pour cette année. Et en termes de sortie, je vais forcément avoir le quatre mains avec Marie, mais le reste, vu que ça va un petit peu dépendre des mélons d’édition, On verra. Mais du coup, j’ai quand même un programme d’écriture qui est un petit peu cadré pour cette année.

Ingrid: Et bien chargé, donc on t’envoie plein de courage. Merci beaucoup. Évidemment, il y aura les liens pour suivre Noémie et tout son périple et son année dans la description du podcast. Merci Noémie.

Noémie Bourgois: Merci de m’avoir invitée.

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