Voici la suite de l’épisode Cindy Van Wilder : Ecrire avec les tripes, publier son premier roman et conseils , où Cindy nous livre ses conseils d’écrivain à destination des jeunes auteurs !
Ingrid: [00:42:09] Comment tu fais pour que tes histoires soient cohérentes ? Est ce que tu les prépares en amont?
Conseils d’écrivain #1 : La “non méthode” de Cindy
Cindy: [00:42:31] J’ai une “non méthode”. Je ne suis pas du tout architecte. D’ailleurs, mon agente pourra le confirmer quand je dois préparer un synopsis. Je sais que je dévierai du synopsis dès le premier paragraphe. Et en général, c’est ce qui se produit ! En fait, comme je l’ai dit, les personnages en général priment. C’est très rare qu’il y ait un concept qui me parle plutôt que les personnages. Ça se fait de manière spontanée. Ce sont eux qui me donnent la matière première.
Bien sûr, il y a des thèmes que j’aime exploiter. On a parlé de la diversité tout à l’heure, mais je pourrais dire aussi les abus de pouvoir en tout genre, cette recherche de plus de justice, de plus de solidarité et de sororité aussi. Ce sont des thèmes qui sont, je pense, présents dans mes histoires, mais en même temps, le faire via le biais d’autres personnages, nous permet de créer des histoires intimes. D’ailleurs, il y a aussi les expériences personnelles qui comptent.
Son expérience pour Terres de Brume
Moi même, c’est ce qui s’est passé avec le dyptique Terres de Brume aux éditions Rageot, qui est venu d’une conversation entre moi et l’éditrice de Rageot lors du Festival des Imaginales. Elle m’a approché dans l’idée de d’ajouter plus de fantasy, au catalogue des éditions Rageot. Et je suis tout de suite parti.e, sur une antiquité gréco romaine revisitée, période que j’appréciais pendant mon enfance. J’avais envie de l’exploiter, mais pas via le prisme habituel qui est celui des grands héros bourrés de testostérone, etc.
Donc je l’ai fait via un prisme féminin et c’est ce qui a donné les deux héroïnes. Il y a aussi le prisme de survivants dans un monde qui est dévasté par la mort, dans un monde absolument post-apocalyptique. Cela m’a donné plein de pistes de réflexion pour élaborer cet univers et dire : Comment est-ce que je peux le rendre crédible? En fait, c’était très intéressant de l’explorer, même dans un thème, un cadre qui était prédéfini au départ. Je trouve que la créativité peut toujours s’exprimer, que ce soit un travail qui soit librement inspiré ou quelque chose qui est réalisé en accord avec l’éditeur et qui est plus un travail de commande.
Conseils d’écrivain #2 : oublier les architectes et jadiniers !
Ingrid: [00:46:29] J’aime beaucoup ton exemple parce qu’en plus, ça montre que ce n’est pas parce qu’il y a eu une conversation avec un éditeur au départ, que c’est très carré et très figé. Et toi, ça a été vraiment un cheminement qui a suivi ton inspiration. Je fais juste une petite parenthèse parce que tu as évoqué le concept d’architecte et de jardinier. Alors, je mène un combat pour qu’on utilise peut être moins ces termes qui, pour moi, sont vraiment très binaires. Alors c’est clair. Mais qui peuvent désorienter les auteurices en leur disant : il faut te mettre dans cette case là.
Cindy: [00:47:06] Alors que c’est un large spectre !
Ingrid: [00:47:09] Et que finalement, ce que je préfère du coup donner comme conseil aux auteurices, c’est de parler de méthodes de préparation qui les rassurent. Et l’absence de méthode en est une. Comme tu le dis là, peut être que toi, tu es rassuré.e par le fait de ne pas avoir de limite à ton imagination. Pas de barrière. Du coup, ça peut te permettre de mêler du post apo et de l’Antiquité sans aucun problème. Et je trouve que quand on parle des architectes et jardiniers, je dirais de faire attention et de bien le nuancer parce que ça peut faire plus de mal que de bien, finalement, parce qu’on peut s’embarquer dans des méthodes qui ne nous conviennent pas.
Cindy: [00:47:45] C’est clair, surtout que je vois malheureusement une tendance qui se généralise un petit peu maintenant, c’est celle d’être extrêmement catégorique, notamment sur les réseaux sociaux concernant l’écriture, en disant “La bonne méthode, c’est” ou encore « les vrais auteurs font» En fait, il n’y a qu’une seule méthode, c’est celle qui va vous convenir, celle qui va vous permettre de réaliser ce que vous voulez. Et pour la trouver, je pense qu’il faut expérimenter les méthodes de création. Par exemple, j’ai évoqué Truby, qui a une méthode hyper carrée avec 22 étapes à suivre de A à Z. Mais voilà, pour lui, ça marche comme pour certains créateurs. Si vous êtes rassuré, si vous arrivez à votre but et qu’en même temps, vous pouvez le faire de la manière qui vous convient, c’est le principal. Mes ami.e.s qui sont aussi des créateurices ont développé chacun et chacune des méthodes différentes de travail. Il y en a même qui écrivent absolument dans le désordre, ce dont je suis incapable ! J’écris obligatoirement de manière linéaire!
Conseils d’écrivain #3 : L’importance de se former
[00:49:04] Mais il n’y a pas une méthode qui est meilleure que l’autre. Il n’y a pas non plus de passage obligé en écriture, je pense que c’est ça aussi une liberté qu’on évoque encore trop peu souvent en disant “quand vous êtes auteur, ..” Non, en fait, il faut faire votre propre expérience. Il faut que vous puissiez toucher un peu à tout.
Et c’est pour ça aussi que c’est utile de se rapprocher des livres qui, tout simplement, parlent des techniques d’écriture, ou encore de suivre des masterclasses ou que vous décidiez de vous lancer d’abord dans l’écriture de nouvelles. Mais rien n’est une « mauvaise » méthode. Il faut simplement faire son propre parcours, faire sa propre expérience et voir ce qui vous convient, comme tu dis architectes, jardiniers, c’est juste deux pôles d’un large spectre. Et pas du tout deux camps opposés ou l’un prétend être meilleur que l’autre.
Par exemple, je me situe plus au milieu de ce spectre. Je ne vais pas me lancer sans avoir une vague idée de fin, sans savoir comment tout peut se déclencher.. C’est très bien de voir ces méthodes comme un large éventail de possibilités plutôt que de restreindre ça à des techniques bien rodées.
Ingrid : Aurélie Wellenstein a fait différemment !
Ingrid: [00:50:37] Oui, ça, c’est pour toi, et Aurélie Wellenstein avait justement suivi Truby pour l’un de ses romans ! Et pour les autres romans, elle a testé d’autres choses et tant mieux. Ça lui a permis de trouver d’autres méthodes, etc. A l’inverse, Célia Flaux que j’ai eue en masterclass dans ma communauté, les TerminAuteurs, qui a la même agente que toi aussi, est plutôt dans le côté improvisation et liberté. Et du coup, elle nous disait qu’elle ne se mettait aucune limite. Mais par contre, elle faisait un travail de correction plus important pour vérifier la cohérence, le rythme après coup. Je ne sais pas si toi c’est quelque chose, du coup que tu fais, passer plus de temps sur la correction.
Conseils d’écrivain #4 : Les réécritures
Cindy: [00:51:39] Moi, ce sont plutôt des réécritures ! Je me lance dans la première version, je peux dire que c’est un peu une phase de test. J’explore les possibilités. Parfois, ça se développe pas du tout de la manière que j’avais imaginée. Je vois ce qui marche, ce qui marche pas, et ensuite, vers les trois quarts du roman environ, je reprends à zéro. Et en général, je conserve très, très peu de la première version que j’ai faite. D’ailleurs, je me souviens que quand j’ai écrit #TousDebout avec Agnès Marot, la première collaboration à quatre mains que j’ai faite – depuis, j’en ai entamé d’autres. Agnès me disait : “Mais c’était bien dans la première version !” Et moi, je disais : “oui, mais je peux aussi réécrire !”.
Cindy: [00:52:43] Donc je prenais la première version et je l’adaptais à la version actuelle.
Ingrid: [00:51:07] Mais c’est une piste intéressante à creuser. “Est ce que maintenant, au bout d’un certain temps d’écriture, finalement, mon idée est suffisamment affinée ; je peux peut être revenir et réorienter le texte”.
Ingrid: [00:53:51] Merci de nous partager ta méthode puisque je trouve que c’est très inspirant de voir vraiment tout l’éventail de possibilités qui s’offrent à nous, et notamment le fait qu’il n’y a pas de, comme on le disait, de méthode qui qui est à appliquer à tout prix. Est ce que tu aurais d’autres conseils pour des jeunes auteurs? On en a évoqué pas mal dans l’épisode, mais peut être qu’il y en a certains que tu peux nous partager.
Conseils d’écrivain #5 : Prendre son temps
Cindy: [00:54:17] Je dirais aussi de prendre son temps, ce qui peut sembler très bizarre, j’en suis conscient ! Diversifier ses expériences. Je pense que c’est commun de le faire pour les anglophones, alors qu’en France, on est encore réticent. On est toujours un petit peu rebelle au sujet des enseignements sur l’écriture. On voit peut être ça comme une limitation, alors qu’en fait, ce peut être tout simplement libérateur. Suivre une master class, que ce soit par des auteurices ou par tout simplement des gens qui ont fait des études dans l’édition, qui ont une certaine expérience. Ça peut être libérateur de se dire : “j’admets que je n’ai pas la science infuse et je vais voir ce que les autres disent là dessus”. Je pense que c’est très bien de prendre son temps. Prendre le temps de découvrir son histoire.
Cindy: [00:55:37] Ensuite, ne pas se dire que la première version est définitive, c’est, comme je dis, juste une phase de test. Il y a une phrase que je trouve assez juste : La première version c’est vous qui vous racontez à vous même l’histoire. Et toutes les autres versions seront pour les lecteurices. Cela dit, il faut se laisser le temps. Il faut trouver la meilleure manière de raconter cette histoire-là que vous avez dans vos tripes, dans votre esprit. OK, vous ne l’avez peut être pas synthétisé de A à Z. Très bien, mais prenez le temps de faire connaissance avec elle, son univers, ses personnages et de voir ce qu’ils peuvent dire. Et, je l’ai déjà dit aussi quand j’évoquais le collectif d’où je viens, ne pas avoir peur du regard des autres. Être bien entouré parce que je sais que c’est là l’énorme chance dont j’ai bénéficié au début de mon parcours.
Conseils d’écrivain #6 : L’importance de la communauté d’écrivains
Cindy: [00:56:46] C’était hyper important d’avoir des gens à qui je peux poser des questions non seulement sur l’intrigue, mais aussi sur le milieu de l’édition. Parce que sinon, effectivement, j’aurais signé des contrats d’édition qui étaient absolument désastreux pour moi et heureusement, j’ai eu ces personnes vers qui me tourner et qui m’ont dit : non, tu ne vas pas accepter ça parce que les conséquences peuvent être à court terme, très bien, mais à long terme désastreuses pour toi. Je trouve que c’est hyper important et heureusement, je vois des mouvements en francophonie qui permettent justement de se renseigner plus sur les droits des auteurs et tout simplement d’aborder les questions financières. Parce que c’est encore un gros tabou alors que ça ne devrait pas. Si vous voulez faire carrière dans le milieu, autant être informé sur ce qui s’y pratique.
Ingrid: [00:58:01] Je suis tellement d’accord avec toi et je te remercie pour ce rappel. Si jamais tu nous écoutes et tu n’as pas écouté l’épisode 6 du podcast : Droits d’auteurs et contrats d’édition, une juriste te répond où on a une juriste qui nous parle pendant une heure de ces fameuses erreurs à ne pas commettre quand on signe son premier contrat… Alors effectivement, ça remplacera pas une communauté autour de soi, professionnelle. Mais c’est déjà une première approche.
Conseils d’écrivain #7 : Ne pas signer n’importe quel contrat
Cindy: [00:58:26] J’ai reçu tellement de témoignages en privé d’auteurs qui me disaient “voilà, j’ai signé alors que je savais que je devais pas signer ça. Mais je n’avais pas d’autre choix. Je pensais ne pas avoir d’autre choix” Je me disais “Mais c’est rageant !” si ces personnes avaient été mieux entourées ou avaient pu simplement prendre le temps de la réflexion, si on les avait pas non plus, pour certains pressés au rouleau compresseur, ça aurait été tout à fait différemment pour leur carrière. Et je sais que ce genre de choc aussi, ce genre de souvenirs, peut endommager des créateurices et c’est extrêmement dommageable.
Conseils d’écrivain #8 : Travailler avec un agent littéraire ?
Ingrid: [00:59:24] On est d’accord. Du coup, j’aurais encore des milliers de questions à te poser… Mais pour faire un peu court, est ce que tu peux simplement me dire quelques mots, vu que tu es représenté.e par une agente, sur ton travail avec elle. Comment ça impacte peut être ta façon d’écrire?
Cindy: [00:59:42] Alors d’abord, je suis représenté par cette agente qui s’appelle donc Roxane Edouard, qui travaille à Curtis Brown, une importante agence à Londres. Pour moi d’abord, c’est un filet de sécurité, parce que c’est aussi la personne de référence. Quand j’ai un problème, quand il est question que ce soit sur la création, sur les finances, sur les droits d’auteurs etc. je peux l’appeler. C’est une vraie tranquillité d’esprit. J’y ai gagné en sérénité.
Et ensuite, je sais que c’est quelqu’un aussi qui va me suivre dans mes idées. Parfois, elles peuvent être très originales, pour reprendre un terme neutre, mais elle est aussi là pour me rappeler les réalités du terrain et tout simplement pour me dire : “ça, j’aurais plus de mal à le placer”. Il faut dire que c’est une réalité avec laquelle il va falloir composer en tant que créateurice. C’est que parfois, le marché n’est pas favorable et ne sera peut être favorable que dans un ou deux ans ou peut être dans 10 ans. Mais pour l’instant, il n’est pas favorable. Je pense à toutes les histoires de vampires qui se sont propagées dans le sillage de Twilight, etc. et qu’on recherche moins aujourd’hui.
Conseils d’écrivain #9 : Ecrire ce que le marché demande : une bonne idée ?
Cindy: [01:01:35] Bien sûr, ce n’est pas la peine de se dire “je vais écrire que ce que le marché demande maintenant” parce que c’est un faux calcul. Le temps d’écrire le roman jusqu’au bout et de le présenter à un éditeur… D’ici deux ans, la tendance aura changé. Donc forcément, ça, ça ne sert à rien de se dire, je vais faire que ce qui marche maintenant. Je pense qu’il faut écrire ce qu’on a envie d’écrire avec son coeur et en même temps de se dire qu’en tant que créateurice, ça peut ne pas marcher, tout simplement parce que le marché n’est pas prêt. Ca n’a rien à voir avec vous. Mon agente, tout simplement, m’a permis aussi de réaliser l’importance de ce facteur. Après, je le présente de manière négative, mais ça peut être aussi très, très positif.
C’est quelqu’un aussi qui m’a ouvert des portes, m’a permis de faciliter des contacts. Je pense à l’adaptation en podcast de Terre de brume qui a été réalisé par la RTBF, une des deux grandes chaînes de TV belges, et un projet sur je n’avais aucune expérience préalable. Mais Roxane en avait de par son expérience en Angleterre puisque, comme dans beaucoup d’autres choses, l’anglophonie nous a devancés là-dessus. Cela m’a permis de mieux saisir les tenants et aboutissants de cette adaptation. Je donne des exemples concrets, mais je pourrais les multiplier à l’infini. Depuis bientôt 5-6 ans qu’on collabore ensemble, on a une assez bonne connaissance de comment fonctionne l’autre et de comment on peut envisager l’avenir. Pour moi, c’est une aide inestimable dans mon parcours et dans ma carrière.
L’actualité de Cindy
Ingrid: [01:04:24] Et à propos d’avenir, est ce qu’on peut avoir un peu l’actualité du moment?
Cindy: [01:04:30] Donc bientôt, je vais sortir donc ma troisième publication de 2021, ce qui est déjà pas mal. Qui va s’adresser à un public très, très différent de ce que j’ai fait pour le moment. D’ailleurs, je vais t’en réserver la primeur maintenant puisqu’il va bientôt sortir. Donc, je n’ai pas encore fait l’annonce officielle, mais du coup, je le fais ici. En fait, c’est un album pour enfants qui s’adresse aux 5-6 ans en général qu’au niveau première lecture et va être publié par Auzou. Il est d’ailleurs intitulé « Contes de l’Ardenne Mystérieuse »
Une expérience tout à fait nouvelle concernant un patrimoine qui m’était un peu connu puisque je viens de Belgique, mais je ne suis pas des Ardennes. J’ai fait aussi simplement une redécouverte de ce patrimoine. Ça a été très, très chouette de pouvoir en prendre connaissance. L’album comporte des illustrations d’Hervé Gourdel qui sont véritablement à tomber. Je ne les avais pas vues avant d’avoir le bon à tirer, qui est l’épreuve définitive du livre avant qu’on ne l’envoie définitivement à imprimer. Je suis très, très content.e de m’être lancé.e dans cet exercice. C’était aussi quelque part une collaboration qui a été définie avec un cadre très précis. Et je suis content aussi d’avoir pu aussi imprimer ma marque sur ces récits. C’était très chouette et normalement ça sort pour la rentrée.
Ingrid: [01:06:13] C’est tellement éloigné de ce que tu fais d’habitude, d’explorer tous ces genres.
Où trouver Cindy et le podcast Terre de Brume
Cindy: [01:06:24] Finalement, c’est véritablement ça qui me porte aussi ! A la rentrée, il y aura aussi la publication du podcast de la saison 2 de Terre de Brume. La dernière saison, donc, puisqu’il y avait deux livres.
Ingrid: [01:06:59] Merci mille fois Cindy, pour tous ces conseils d’écrivain à écrivain, qui vont être très utiles. Cette découverte aussi de tous tes différents univers qui nous montre qu’on peut écrire et s’amuser sans rentrer dans des cases. Et je trouve ça fantastique et inspirant. Un mot de la fin ?
Conseils d’écrivain #10 : le mot de la fin !
Cindy: [01:07:23] Je dirais de se faire plaisir, tout simplement. Ce sera peut être dans une dernière recommandation pour tous les écrivain.e.s et tous les créateurices aussi en général, qui nous écoutent. Parce que d’abord, je sais que l’écriture demande beaucoup de sacrifices, beaucoup de temps, d’énergie, d’investissement personnel … Et je pense que si on ne se fait pas plaisir en écriture, alors là, franchement, on a loupé quelque chose !
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