Dans cet épisode, on part à la découverte de Rocambole, la plateforme de lecture du futur ! Découvre ce média qui propose des séries littéraires et accueille de jeunes auteurs grâce à Caterina Tosati, éditrice et autrice Rocambole, et Gaëlle Levesque, autrice sur Rocambole, qui ont bien voulu me dévoiler les coulisses de l’appli et leurs conseils pour y être édité, qu’on ait publié des romans ou non !
Ce que tu dois savoir sur Rocambole/Doors et l’édition du futur
Présentation de Rocambole et de nos invitées
Ingrid : On est avec Gaëlle et Caterina de Rocambole. Hello à vous deux ! Est-ce que vous pourriez vous présenter toutes les deux pour les personnes qui ne vous connaîtraient pas ?
Gaëlle : Alors, je me lance ! Moi, je m’appelle Gaëlle LEVESQUE. Je suis auteure chez Rocambole. J’ai publié une série. J’ai 37 ans et je suis prof de Français en collège depuis 14 ans. Et j’ai une fille de 4 ans.
Caterina : Moi, c’est Caterina TOSATI. J’ai 25 ans. Je suis éditrice et auteure chez Rocambole où j’ai publié plusieurs séries. En parallèle, cela fait à peu près un an que je suis correctrice freelance, aussi bien pour des particuliers que des maisons d’édition.
Ingrid : Yes ! Justement, je voulais te demander un petit peu plus à toi, Caterina, quel parcours tu avais fait pour arriver jusqu’ici ?
Comment Caterina s’est retrouvée éditrice pour Rocambole
Caterina : Du coup, c’était un très heureux hasard, un de ces trucs du destin. Cela a commencé il y a un an et demi, au tout début de Rocambole. J’écrivais depuis un moment, et puis, j’avais quand même envie d’aller au-delà de l’écriture. C’était une envie à moi. Et puis, j’ai vu passer cette annonce de Julien sur Rocambole qui m’était complètement anonyme à l’époque, qui disait qu’il cherchait des éditeurs pour le début de la structure. Et en fait, il y a eu, je crois, 200 candidatures. Il a fait passer des tests de correction, de béta-lectures ; enfin, des corrections édito et on a eu plusieurs séries où il fallait dire si on les retenait ou pas et pourquoi ? Et à la fin de ces tests-là, on a été 5 à être retenus, je crois. Du coup, c’était l’équipe de base des éditeurs Rocambole. Après, il y a des personnes qui sont parties, des personnes qui sont arrivées. Tout a commencé comme ça il y a un an et demi. On n’avait pas sorti les premières séries. C’était vraiment le tout début.
Ingrid : Oui ! Et pour toi, tu n’allais pas spécialement être éditrice plus tard ?
Caterina : Non ! En fait, j’ai toujours eu ce truc où je marche beaucoup à l’instinct et j’ai vu passer le tweet, je crois. Je descendais les files d’actus et je remontais. Je redescendais et j’ai ré-ouvert le message et je me suis dit – cela coûte quoi ? Finalement, au pire, je ne suis pas prise. Et puis, ça a marché et c’est trop chouette. Je me suis un peu lancée comme ça !
Ingrid : C’est dingue ! Incroyable ! Du coup, ce qu’on pourrait faire c’est peut-être présenter justement Rocambole aux personnes qui ne connaîtraient pas. Je ne sais pas, Gaëlle, si tu veux commencer ?
Gaëlle : Rocambole c’est une application numérique qui publie des séries littéraires, qui se veut être le Netflix de la littérature – L’objectif est qu’ensuite, Netflix dise qu’il est le Rocambole de séries télévisées-, et publier dans tous les genres, en fait, des séries littéraires plus ou moins longues.
Série littéraire : kézako ?
Caterina : Du coup, si on veut parler un petit peu du concept de la série littéraire, parce c’est nouveau, sans être nouveau, parce que cela existe déjà depuis le 18-19ème avec le roman feuilleton. Donc, c’est un usage qui a disparu et qu’a voulu reprendre Rocambole sur le modèle de la série avec des épisodes très punchy, quelque chose de très page-turner, cette idée de 5 minutes pour lire un épisode, qu’on lit en attendant le métro, dans la salle d’attente du docteur… Et aujourd’hui, l’idée, l’intention c’est de redonner l’envie de lire à des personnes qui ne lisent plus du tout, soit par manque de temps, soit par peur de se lancer dans un roman en entier. Quelque chose de très décomplexant sur l’usage de la lecture.
Mon ressenti sur l’application
Ingrid : Yes ! Et c’est vrai que pour être une utilisatrice de Rocambole, plutôt une lectrice, c’est vraiment, je trouve, très réussi. On a vraiment l’impression de lire différemment. Et c’est beaucoup plus sympa pour avoir essayé de lire sur téléphone, par exemple, des romans, par rapport à quelque chose qui est fait pour cela, qui est conçu pour cela, où ça se lit assez bien. C’est pratique de naviguer dans les pages, etc… C’est vraiment quelque chose que moi, personnellement, je conseille d’essayer. Toi, tu nous as déjà dit, Caterina, comment tu avais rejoint Rocambole. Mais Gaëlle, comment ça s’est fait pour toi ?
Gaëlle : Alors, j’avais vu le projet de Rocambole se monter sur Twitter avec les différents tweets, effectivement, de Julien Simon. J’avais en ligne de mire cette maison d’édition-là. Et puis, il s’avère que, alors là c’est un gros coup du hasard en fait, je publiais sur Plume d’Argent, qui était une ancienne version, qui n’a rien à voir avec celle que j’ai publiée sur l’appli. Et j’avais été repérée par une lectrice que je lisais également, qui s’appelle Doublure Stylo, et qui est éditrice chez Rocambole. Donc, elle m’a dit – ton texte m’intéresse, et donc, j’ai proposé la version que j’avais publiée sur Plume d’Argent, qui ne convenait pas parce que c’était un roman. J’ai trouvé déjà ça super génial d’avoir écrit un roman, mais cela ne convenait pas à la série littéraire. Donc, j’ai retravaillé et finalement, j’ai réussi à passer le cap de… à être prise en fait avec ce projet-là.
Les séries littéraires de Caterina et Gaëlle
Ingrid : Yes ! Et du coup, tu en as une sur Rocambole ? C’est cela ?
Gaëlle : Oui !
Ingrid : Parce que c’est vrai que je n’ai pas pensé à vous le demander. Et toi, Caterina, tu en as plusieurs ?
Caterina : Moi, j’en ai 4, je crois.
Ingrid : Yes ! On mettra de toute façon les liens dans les notes du Podcast avec aussi un lien vers Rocambole et comment on télécharge l’appli, etc… Et du coup, est-ce que vous pourriez juste nous dire rapidement de quoi parlent vos séries, peut-être la dernière pour toi Caterina ?
Caterina : La dernière qui s’appelle « Sous le masque », qui est un polar à Venise. Donc, ambiance vénitienne en temps de carnaval. Toutes les personnes qui sont allées à Venise ressentiront cette ambiance particulière. Un meurtre sur lequel une jeune détective privée va enquêter et qui va être plus complexe que ce qu’elle pensait !
L’Ombrezone, la série de Gaëlle
Ingrid : Yes ! Et toi Gaëlle, du coup, peut-être que tu veux nous présenter celle que tu as sur Rocambole ?
L’ombrezone, la série de Gaëlle – L’image appartient à Rocambole
Gaëlle : Oui ! Moi, c’est une dystopie qui se passe dans un soir de présents alternatifs, qui raconte l’histoire d’Hénaëlle qui a 17 ans et qui ne supporte pas les lois très sécuritaires de son pays, et qui décide donc s’engager pour lutter contre les lois du gouvernement, notamment l’une d’elles qui enferme dans « L’ombrezone », des porteurs du gène de la criminalité, qui sont donc considérés comme des potentiels criminels.
Ingrid : Yes ! Je pense que ça donnera envie en tout cas ! Moi, j’avais commencé et pour l’instant, je suis plutôt à fond ! Et, justement, je voulais vous demander comment ça se passe quand on écrit une série et en plus, quand on écrit pour Rocambole. Parce que c’est une manière d’écrire différente, et comment est le travail en coulisse, etc… ?
Comment écrire une série littéraire pour Rocambole ?
Gaëlle : Alors, déjà c’est un travail qui est plus proche de celui qu’on dirait d’architecte parce qu’en fait, pour postuler, il faut envoyer un synopsis par épisode. Donc, cela fait une trame assez précise avant l’écriture. Et, dans chaque épisode, il faut un enjeu assez fort avec un arc narratif propre. Donc, forcément comme disait Caterina tout à l’heure, il faut que ce soit assez dynamique pour donner envie ensuite d’aller lire l’épisode suivant.
Ingrid : Je ne sais pas si tu veux compléter peut-être, Caterina aussi, vu que tu en as écrit aussi ?
L’expérience de Caterina
Caterina : Si je peux compléter sur la sélection déjà, c’est synopsis plus l’épisode 1 qui est complètement rédigé. Pour l’historique, au début, on me demandait trois épisodes et on s’est rendu compte qu’il nous suffisait d’un épisode pour savoir si la série a été faite pour le format Rocambole, pour avoir une idée du style, etc… Et en plus, cela demande moins d’engagement de temps et d’énergie à l’auteur qui a juste « 10 000 sec » à écrire ; 10 000 signes, environ 2000 mots, plus le synopsis de la série. Gaëlle, tu veux raconter comment sont passées les corrections éditoriales pour toi ? Et après, je compléterai ton point de vue…
L’expérience de Gaëlle
Gaëlle : Oui ! En fait, Virginie a relu l’intégralité, évidemment, de la série toute seule dans son coin. J’attendais impatiemment ses retours. Et elle a validé chaque épisode qui correspondait bien à la grille attendue par Rocambole. Donc, ça c’était positif parce que je n’avais pas à réécrire un épisode particulièrement. Donc, je pense que du coup c’était bien, cela m’a demandé moins de travail. Et ensuite, elle fait plusieurs passages où elle va… Par exemple, dans le premier épisode, tout simplement, elle m’a donné une consigne à mettre. Il n’y a pas assez d’Hénaëlle. Il me faut plus d’Hénaëlle ! Et donc, j’ai beaucoup retravaillé cet épisode un. Il y a ce genre de remarque et ensuite des remarques de plus en plus fines jusqu’à passer à la ponctuation. Essayer de donner un peu plus de force à certains passages aussi…
Ingrid : Oui, c’est ce que j’allais te demander parce que j’imagine que c’est du travail éditorial un peu classique où on va faire ressortir certains aspects plus que d’autres, etc… mais il y a aussi ce côté série. Parce que dans chaque épisode, j’imagine qu’il faut qu’il y ait le rythme, le début, la fin… Tu as l’air d’avoir survécu !
L’édition des séries littéraires sur Rocambole du point de vue de l’éditrice
Les critères retenus
Caterina : Pour parler de cette fameuse grille, parce que du côté éditeur, il y a une grille où on a plusieurs critères pour chaque épisode et on dit oui/non. Et les critères c’est :
- est-ce que les enjeux sont clairs ?
- Est-ce qu’on a envie de lire l’épisode d’après ?
- Le point de vue est-il stable ?
- Est-ce qu’on ressent des émotions fortes ?…
- C’est à la fois des critères, on va dire, classiques de narration, de savoir si on ressent des émotions, est-ce qu’il y a des enjeux, mais aussi, est-ce qu’on a envie de lire l’épisode suivant ? C’est assez propre à la série.
En fait, il n’y a pas besoin que tout soit validé, mais en fait, on voit s’il y a des faiblesses dans certains épisodes, particulièrement sur l’épisode un qui est hyper important. Donc, on le fait particulièrement retravailler. On voit un peu le niveau de la série… Cela nous aide un peu à objectiver les différentes séries. Moi, du fait qu’on travaille toutes et tous un peu différemment, je fais un passage avec toutes les corrections. Virginie en fait plusieurs… Pour avoir travaillé avec elle, on en fait plusieurs. Chacun sur un aspect mais du coup, il y a à la fois les corrections de fond sur l’intrigue, les corrections de formulations, de lourdeurs, de maladresses et puis les corrections très ortho-typographiques (grammaire, syntaxe…).
Le processus d’une autre éditrice
Ingrid : Quand tu dis, une passe c’est-à-dire ?
Caterina : C’est-à-dire que Virginie, Doublure Stylo, va faire une passe sur le fond, une passe sur les formulations, une passe sur la forme. Moi, je vais passer plus de temps sur chaque épisode mais j’essaie de boucler un épisode en disant : celui-là est validé. On ne revient pas dessus, on passe à l’épisode deux, mais ça revient au même, c’est suivi de fonctionnements qui sont différents.
Ingrid : C’est vrai que c’est intéressant, puisqu’il faut quand même… C’est un sacré travail, je trouve, de regarder le fond et la forme séparément ou les deux en même temps.
Caterina : Cela demande des relectures, et puis à force d’en faire aussi…
Ingrid : Oui j’imagine, puisqu’au final, c’est vrai que pour la bêta-lecture, c’est un peu ce que je fais aussi quand je béta-lis des extraits. Au début, pareil, on est en panique, souvent on se dit qu’on a oublié un aspect puis, à force, on entraîne ses yeux. Et du coup, toi, pour ton expérience aussi puisque tu as quand même écrit pas mal de séries, il y a des choses qui ont évolué ou ?
Ecrire dans des genres multiples grâce à la plateforme
Caterina : Alors, j’ai écrit dans plusieurs genres différents ; j’ai fait de l’historique, j’ai fait de la romance, j’ai écrit du polar. C’est très chouette parce que j’ai pu expérimenter ces quelques choses que je n’ai pas faites dans mes romans. Je n’ai fait que de la fantasy, alors que là, comme c’est le ton d’une série dont certaines qui font six épisodes. En fait, on peut jouer un peu et s’amuser. Et puis j’ai eu des éditeurs différents. Déjà, je ne m’auto-corrige pas et du coup, j’ai travaillé avec Virginie, j’ai travaillé avec un autre éditeur qui s’appelle Fred ; et chacun a sa petite touche. Du coup, c’est très enrichissant aussi les uns les autres de s’entre-corriger parce qu’on est tous aussi auteurs au moins d’une série, et de voir comment chacun a sa petite particularité de fonctionnement. C’est sympa !
L’idéal si tu souhaites tester plusieurs genres littéraires
Ingrid : Ah oui ! Parce qu’effectivement, je n’y avais pas forcément pensé mais il y a des séries qui sont assez courtes. Je pense que c’est vrai si on a un auteur qui aime bien écrire dans plein de genres différents justement, c’est un bon moyen, je trouve, parce que par rapport à un roman… D’ailleurs c’est une bonne question, c’est combien de temps ça prend, d’écrire peut-être une série et puis jusqu’à ce qu’elle arrive sur Rocambole ?
Caterina : Alors, combien de temps ça prend ? Cela dépend du temps d’écriture de chacun. Un épisode c’est 2000 mots. J’ai écrit une série pour Halloween qui fait cinq épisodes. Cela fait 10 000 mots finalement, en premier jet. Après, il y en a qui peuvent l’écrire en une semaine, il y en a qui peuvent l’écrire en un mois. Après, les corrections éditoriales, ça va relativement vite. En fait, parfois, il y a un petit peu d’attente parce qu’on a plusieurs séries en cours. On est sur de l’ordre d’un mois à quelques mois et après, au planning, il faut compter à peu près deux mois. On est à deux mois d’avance sur le planning édito. Les délais sont quand même plus courts qu’une publication de romans classiques.
Délai pour être publié sur Rocambole
Ingrid : Ok ! Je pense qu’une fois que ta série est acceptée, selon toi, à ton rythme, cela peut aller assez vite finalement. Et toi Gaëlle ?
Gaëlle : Alors moi, j’ai commencé à écrire la série lors du confinement de mars dernier, donc vous voyez, elle a été publiée en février. C’est vrai que ça va super vite. Et moi, je disposais d’une heure par jour, de la sieste de ma fille. Donc, une heure me permettait d’écrire la moitié d’un épisode. Donc, j’ai mis à peu près deux mois à écrire le premier jet. Après, ça a passé en bêta-lecture tout cela. Et on a commencé le travail éditorial en décembre-janvier et février c’était bon !
Ingrid : Waouh ! Oui, c’était rapide !
Gaëlle : Super rapide oui ! C’est très agréable c’est sûr ! On n’a pas cette attente-là.
Ingrid : C’est clair ! Parce qu’avec l’édition, entre les différents projets des éditeurs et tout, on n’est pas du tout sur le même délai.
Le nombre d’épisodes par série peut varier
Gaëlle : Et ma série fait 13 épisodes. Tout à l’heure Caterina parlait de 6, et moi c’est le double !
Ingrid : Oui, c’est juste un nombre d’épisodes par série. Après, les épisodes ne sont pas réorganisés en saison ou je ne sais pas…
Gaëlle : En fait, par exemple, « L’Ombrezone » qui est parue, on peut considérer cela comme une saison.
Ingrid : Oui ! C’est ce qu’il me semblait aussi. C’est vrai que ça va assez vite finalement à lire. On peut lire assez facilement la saison en entier, mais c’est vrai qu’on sent que c’est fait pour justement… quand on a une petite pause, on peut lire un épisode ou deux… Et, du coup, effectivement, en termes de durée, niveau satisfaction, ce que je trouve hyper intéressant, c’est qu’on n’est pas justement sur des mois de travail, des mois de corrections, des mois et des années d’écriture. Je trouve que cela s’adapte sûrement plus à notre rythme actuel, aujourd’hui !
Gaëlle : En tout cas, moi, j’aime être efficace. Je trouve que cela correspond bien !
Pouvoir écrire sur l’actualité grâce aux délais courts
Caterina : Oui ! Et puis, en tant que maison d’édition aussi, cela nous permet de rebondir parfois sur l’actualité, ou en tout cas, des sujets du moment. J’ai fait une série sur l’écologie. On a fait des portraits de femmes. On a fait quelques séries humoristiques sur le confinement, sur des temps éditoriaux classiques. C’est vrai, il n’y a aucun souci !
Ingrid : Oui, surtout que je vois que ça arrivait assez vite parce que je me souviens qu’il y avait eu un problème où Rocambole, ils avaient été retirés parce qu’ils parlaient justement du Covid dans leur contenu. C’est vrai que c’était tellement rapide. Je pense que c’était encore « au tout début », j’exagère mais j’ai le souvenir que ça datait vraiment de mars ?
Ce qui n’est pas le cas pour des romans !
Ingrid : Et du coup, c’est vrai que là, on n’imagine pas un roman avec tout le cycle d’écriture, de corrections et d’éditions, etc… sortir sur le confinement. Il y en a quelques-uns qui sont arrivés en début d’année alors que je sais que sur Rocambole, ça a été arrivé assez vite puisqu’effectivement, ça réduit les délais ! Je ne sais pas ce que toi du coup, tu as quand même écrit des romans aussi Caterina, ce que tu penses de cette différence aussi.
Caterina : Du coup, c’est ce que je disais tout à l’heure, que sur les romans, comme je me lance dans un projet au long cours, j’ai tendance à plutôt rester sur des thèmes que j’aime, où je suis assez sure de moi de pouvoir les mener jusqu’au bout, parce que je garderai la motivation. Sur mes séries, j’ai pu tester la série historique sur Marie Curie. Je n’en ferai jamais un roman historique parce que c’est énormément de recherche et je ne me le sens pas. Mais, sur un format série, c’était agréable, c’était sympa. C’était une expérience comme pour se dire – ok ! J’ai essayé. Ce n’est pas ma came mais j’ai tenté. Et de le voir publié quand même, c’est quelque chose dont on n’a pas l’occasion en tant qu’auteure de faire comme expérience.
Le succès de Rocambole
Ingrid : Oui ! C’est clair ! Et peut-être qu’aujourd’hui aussi, vu qu’on a peu de temps je trouve par rapport aux auteurs dont c’est le métier. Je pense qu’on a de moins en moins de temps au fil des années pour la moyenne des auteurs. Du coup, justement, de tester et d’avoir la possibilité d’écrire sur un temps plus court et de voir si ça nous plait, à mon avis, c’est beaucoup plus actuel, je trouve. Je pense que Rocambole a un bon avenir et peut aider à promouvoir son livre ou ses autres projets pour un jeune auteur ! Je ne sais pas d’ailleurs si vous avez des retours sur la popularité de l’appli. Moi, j’en ai entendu parler assez dès le début mais je ne me rends pas compte si c’est de plus en plus répandu ou pas.
Caterina : Alors, je crois qu’il y avait un chiffre qui était passé sur les réseaux sociaux, quelque chose comme 50 000 utilisateurs.
Gaëlle : Oui, j’ai vu 60 aujourd’hui !
Caterina : 60 aujourd’hui ? Du coup, ça grimpe vite et plus, ça grimpe, c’est un peu le truc de la startup en fait. C’est les débuts qui sont un peu laborieux et quand c’est enclenché, ça démarre bien. On en parlait, je crois, à une réunion entre éditeurs où Rocambole va vraiment essayer de créer un usage qui est la lecture sur téléphone de séries. Donc où ça décolle, où ça ne marche pas ? Je pense qu’il y a difficilement d’entre deux, mais ça commence à être sur la bonne voie en tout cas.
Ingrid : Alors là, 60 000 utilisateurs, ce n’est pas rien ! C’est fou ! Puisque justement tu parles du début qui peut être dur, etc… Effectivement, pour que d’ici à ce que tout le monde l’adopte,…
Buzz mortel : 30 000 lectures en quelques jours !
Gaëlle : Et je confirme que le début, c’est le plus dur ! J’allais dire, je crois que c’était « Buzz mortel » qui a été publié dans une série, où il y avait un épisode par jour qui a été publié. Et je crois qu’il y a eu 30 000 lectures, Caterina ?
Caterina : Un chiffre dingue, oui ! Je me souviens. Je l’ai vu passer sur Twitter. Mais c’était fou ce concept !
Ingrid : Oui, c’est énorme ! Et en fait, on peut aussi dire, en termes d’utilisateurs, d’applications, c’est peut-être peu, mais en termes de lecteurs, c’est plus ! Pour vendre 30 000 livres en quelques jours, c’est quand même plus difficile.
On peut dévorer une série d’un coup !
Gaëlle : Oui ! Ce qu’on n’a pas dit tout à l’heure sur le fonctionnement de Rocambole, c’est que quand on pense séries, on pense peut-être aussi publication régulière des épisodes. Or, la plupart des séries sont publiées d’un seul coup avec tous les épisodes. Mais de temps en temps, il y a des séries là où il y a un épisode qui est publié par jour ou par semaine. Enfin, ils ont tenté plusieurs expériences, comme ça, qui sont sympas !
Ingrid : Ah yes ! Effectivement ! C’est vrai que moi, j’avais l’impression que c’était tout d’un coup mais c’est vrai, cela permet aussi un peu de liberté !
Un catalogue varié
Caterina : D’ailleurs, je pense à la variété des genres côté écrivains, mais en fait, c’est aussi le cas côté lecteurs. Et moi, je m’en suis rendu compte en tant que lectrice aussi de Rocambole, c’est qu’en fait, il y a des genres que je n’aurais pas achetés en librairie parce que j’aurais eu peur de ne pas aimer. Et là, sur le catalogue Rocambole, on s’abonne et on peut tout lire. Donc, finalement, on commence un polar, une série d’horreurs, on n’aime pas donc on arrête. On n’a pas investi, même économiquement, plus d’argent. Je me suis retrouvée à lire des choses que je n’aurais pas lues en temps normal.
Ingrid : Je suis d’accord avec toi, et puis, je trouve en tout cas que la présentation sur l’application donne quand même envie un petit peu d’explorer. Cela ressemble clairement à « Netflix » (Je pense qu’on peut le dire). En tout cas, on voit plein de possibilités, des choses qui nous correspondent plutôt bien, je trouve et puis, forcément des choses complètement, je me souviens, il y avait un livre de Grégoire Gambatto, des trucs que je n’aurais pas spécialement lus. Et en fait, si cela nous donne envie par la couverture, on peut toujours y jeter un œil. En librairie, les couvertures de roman font le même effet … mais encore faut-il aller à la librairie. Ce n’est pas pareil qu’à un écran d’accueil d’une application. Il faut savoir à peu près où on va !
Les vignettes des séries littéraires
Gaëlle : Cela permet de parler, peut-être, du graphiste qui fait les vignettes des séries justement. Ce qui est super, je pense que c’est assez différent de l’édition classique, peut-être, j’imagine. Moi, j’avais eu un vrai contact avec lui, il m’a demandé ce que j’attendais, ce que je voulais, ce que je ne voulais pas, et tout… Et après, il a fait ce qu’il voulait et c’était génial ! Mais, il a tenu compte en fait, il y avait une vraie discussion sur mon histoire, etc… et c’était vraiment bien !
Ingrid : Et, c’est toujours lui ?
Gaëlle : Oui !
Ingrid : A l’heure actuelle, en avril ! Parce que si jamais, Rocambole… C’est vrai que, par contre, ça soulève un petit peu aussi une question. Effectivement, il y a un graphiste mais c’est la vignette qui happe le regard quand on utilise l’appli. Donc, tout repose un petit peu sur la vignette ! Alors, elles sont super, je suis d’accord !
Caterina : Oui oui ! Il fait un boulot de dingue !
Ingrid : C’est vrai que c’est intéressant puisque c’est une autre manière aussi de lire et de « consommer », de consulter en tout cas ce qui est disponible. Du coup, qu’est-ce que vous, vous avez bien aimé récemment sur Rocambole pour les personnes qui testeront peut-être ensuite à l’issue de cet épisode ?
Les recommandations de Gaëlle et Caterina sur Rocambole
Gaëlle : Alors là, moi, je suis en train de lire la série sur les pirates « L’héritière du trésor perdu »
L’image appartient à Rocambole
Caterina : Oui, c’est ça !
Gaëlle : Et donc là, j’adore ! Sinon, j’ai lu des séries plus anciennes d’Irulaane, par exemple, et « Disparaître » que j’ai adorées. La série « Yesfir » de Caterina qui est géniale. Les séries d’Anne Langlois, toutes ! Entre autres, mais j’en oublie, parce qu’il y en a plein…
Ingrid : Yes ! Et puis, ça se lit vite donc tu peux en lire plein en un certain temps !
Gaëlle : Celles de Tiphaine Levillain sont super.
Caterina : Moi, je vais prêcher pour ma paroisse, pour mes séries, parce que du coup, si je les corrige, c’est que c’est quand même mes préférées. Du coup, les éditeurs, on a laissé ré-sélectionner et on choisit celle qui nous parle le plus, d’être un meilleur travail comme ça. Celle qui est sortie aujourd’hui, je crois, 27 avril : « U Castellu », une série de Tina Bartoli qui se passe en Corse, un thriller très sympa, en plein hiver. « La loi Phénix » d’Ana Kori qui est sortie il y a quelques semaines. La vignette est superbe aussi, le récit est très sympa. « Une nuit de 1948 » de Jérome Lindon. Sur un tout autre style, LGBT et tiré de faits réels, donc des styles très différents mais que j’aime beaucoup !
La suite de la retranscription arrive bientôt !
C’est par où pour télécharger l’application ?
Par ici ! (note : elle a changé de nom et s’appelle aujourd’hui Doors)
L’épisode t’a plu ?
Tu peux me laisser 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify pour me soutenir ! Voici comment laisser un avis sur l’application Apple Podcasts.
👋 Je m’appelle Ingrid, je suis auteure et diplômée en écriture créative. Rejoins la communauté des auditeurs du Café des Auteurs sur jecrisunroman.eu/hello pour écrire avec nous et causer écriture, correction et édition !
Pour aller plus loin
Trouver des lecteurs sur les réseaux sociaux
Choisir son nom de plume ou nom d’auteur
Comment écrire un roman jusqu’au bout : conseils de coach
Ma reconversion en auteure et coach littéraire en 4 étapes – CDA 5